Le 21 janvier 2024, un incident spectaculaire mais sans conséquence humaine a marqué l’actualité aéronautique : un Airbus A350-900 d’Air France, immatriculé F-HTYH, a subi un tail strike (impact de queue) lors de son atterrissage à l’aéroport international de Toronto Pearson, au Canada. Cet événement, survenu sur le vol AF356 en provenance de Paris-Charles-de-Gaulle, a poussé la compagnie nationale à réagir rapidement pour évaluer les dégâts, enquêter sur les causes et renforcer ses procédures. Voici un aperçu des mesures prises par Air France suite à cet incident.
Contexte de l’incident
Lors de l’atterrissage sur la piste 24L, l’avion aurait rebondi au toucher des roues. Les pilotes ont alors effectué une remise des gaz, une procédure standard dans ce type de situation, avant de réussir un second atterrissage sans encombre environ 15 minutes plus tard. Si aucun passager n’a été blessé, des inspections post-atterrissage ont révélé des dommages significatifs à la partie inférieure de la queue de l’appareil, notamment des rayures et des déformations visibles.
Air France a qualifié cet incident de « procédure normale » dans un communiqué officiel, précisant que les équipages sont formés et régulièrement entraînés à gérer ce type de manœuvre. Cependant, un tail strike reste un événement sérieux dans l’aviation, pouvant compromettre l’intégrité structurelle de l’avion s’il n’est pas correctement pris en charge.
Mesures immédiates post-incident
Suite à cet événement, Air France a mis en œuvre plusieurs actions concrètes :
- Inspection Technique approfondie
Dès son arrivée au poste de stationnement à Toronto, l’Airbus A350 a été soumis à une inspection minutieuse par les équipes techniques locales, en coordination avec les ingénieurs d’Air France. L’objectif était d’évaluer l’étendue des dégâts sur la structure de la queue, notamment sur la section pressurisée et les composants critiques comme le stabilisateur horizontal. L’appareil a été temporairement retiré du service pour des réparations, bien que la durée exacte de son immobilisation n’ait pas été précisée publiquement. - Coopération avec les Autorités
L’incident a été signalé aux autorités compétentes, notamment au Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) français et à son équivalent canadien, le Transportation Safety Board (TSB). Ces organismes ont ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes du tail strike. Air France s’est engagé à collaborer pleinement, fournissant les données des boîtes noires (enregistreur de vol et enregistreur vocal du cockpit) pour analyse. - Gestion des Passagers
Les passagers du vol AF356 ont été pris en charge à leur arrivée à Toronto. Air France a assuré qu’aucune perturbation majeure n’a affecté leur voyage, le second atterrissage s’étant déroulé sans problème. La compagnie a également communiqué auprès d’eux pour expliquer la situation, soulignant que la sécurité restait la priorité absolue.
Tail strike Air France, enquête et analyse des causes
Bien que les conclusions définitives de l’enquête ne soient pas encore disponibles à ce jour, le 28 février 2025, plusieurs hypothèses circulent. Les conditions météorologiques à Toronto étaient clémentes au moment de l’incident, excluant a priori des facteurs comme des vents violents ou des cisaillements. L’attention se porte donc sur d’éventuelles erreurs de pilotage ou des facteurs techniques, tels qu’un flare (arrondi) trop prononcé ou une approche instable. Certains experts suggèrent qu’un rebond initial mal géré aurait pu accentuer l’angle d’incidence, provoquant le contact de la queue avec le sol.
Air France a indiqué que ses pilotes, bien qu’expérimentés, suivraient une revue des procédures d’atterrissage pour ce type d’appareil. L’Airbus A350, avec sa longueur importante (66,8 mètres), est particulièrement sensible aux tail strikes si l’angle d’inclinaison dépasse les marges prévues lors de l’atterrissage ou de la remise des gaz.
Tail strike, renforcement des procédures et prévention chez Air France
En réponse à ce tail strike, Air France a pris des mesures proactives pour éviter qu’un tel événement ne se reproduise :
- Formation Renforcée des Pilotes
La compagnie a annoncé une révision des sessions de formation sur simulateur, avec un accent particulier sur la gestion des approches instables et des remises des gaz. Ces entraînements incluront des scénarios spécifiques aux gros porteurs comme l’A350, où la marge entre un atterrissage réussi et un tail strike est plus étroite. - Amélioration des Systèmes d’Alerte
Bien que l’A350 soit équipé de technologies avancées, comme des systèmes de détection d’angle d’attaque et d’incidence, Air France collabore avec Airbus pour vérifier leur efficacité lors des phases critiques du vol. Une mise à jour logicielle ou un recalibrage des alarmes pourrait être envisagé pour alerter les pilotes plus tôt en cas de risque. - Communication Interne
Un retour d’expérience a été partagé avec l’ensemble des équipages d’Air France pour sensibiliser aux facteurs ayant conduit à cet incident. Cette démarche vise à renforcer la culture de sécurité au sein de la compagnie.
Impact et perspectives
Cet incident, bien que sans gravité humaine, rappelle l’importance d’une vigilance constante dans l’aviation commerciale. Pour Air France, il s’agit aussi d’un enjeu de réputation, alors que la compagnie investit massivement dans la modernisation de sa flotte et de ses services. L’immobilisation temporaire de l’appareil F-HTYH a pu entraîner des ajustements dans la programmation des vols, mais aucune annulation majeure n’a été signalée.
Air France a réagi avec diligence face à ce tail strike, combinant une réponse opérationnelle immédiate et des mesures préventives à plus long terme. Alors que l’enquête suit son cours, la compagnie continue de placer la sécurité au cœur de ses priorités, un engagement essentiel pour maintenir la confiance de ses millions de passagers annuels.
Tail strike Air France à Toronto, mise a jour du 02/03/2025
Selon les dernières informations en notre possession le copilote lors de cet incident à Toronto, Frédéric Naud, est le même que celui qui était à bord du l’Airbus A340 qui a brulé à Toronto en aout 2005. Toujours selon nos information c’était son premier vol d’AEL (Adaptation En Ligne) sur Airbus A350. Il semblerait que depuis l’incident il ait quitté la compagnie aérienne avec une indemnité d’environ 1 million d’euros.
Un copilote qui fait son premier vol sur Airbus A350 en AEL sur un terrain ou ses souvenirs sont sans doute pas très agréables… Quid de la responsabilité de la compagnie aérienne et de sa gestion équipage ?…
Mise à jour du 5 mars 2025
Voici des éléments qui sont factuels et interrogent. La piste 24L de Toronto fait 9 697 pieds soit 2 955 mètres (lien vers le GoogleMap pour visualiser).
Sur le vidéo on voit que l’Airbus A350 était au sol et roulait avant la remise de gaz. Si vous regardez il y a des bandes sur la piste, ces bandes sont en début de piste pour indiquer la zone de touché des roues au pilote. Il restait environ 2 000 mètres à l’avion pour s’arrêter après le touché des roues selon les images. Dans la vidéo on entend le pilote indiquer que le go-around a été effectué car il pensait être trop court pour arrêter l’appareil, il restait environ 2 000 mètres.
Le rapport final du TSB donnera des informations et conclusions que nous vous communiquerons.