L’été 2025 s’annonce comme une période clé pour les compagnies aériennes françaises, avec des perspectives de croissance soutenue et des ajustements stratégiques visant à répondre à une demande croissante. Après des années marquées par la reprise postpandémique, le secteur aérien français semble prêt à consolider sa dynamique, porté par une combinaison de facteurs économiques, touristiques et opérationnels. Cet article explore les prévisions de trafic aérien pour les principales compagnies françaises, notamment Air France, Transavia et d’autres acteurs, en se basant sur les tendances actuelles et les annonces récentes.
Prévisions trafic aérien été 2025, une reprise confirmée et des ambitions affichées
Depuis 2023, le trafic aérien mondial a retrouvé une vigueur impressionnante, dépassant même les niveaux d’avant la crise sanitaire dans certaines régions. En France, selon les données de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), le trafic commercial a atteint 99,1 % des niveaux de 2019 sur l’ensemble de l’année 2024, avec des pics à 104,5 % en décembre. Cette tendance devrait se poursuivre en 2025, notamment durant la saison estivale, période traditionnellement forte pour le tourisme.
Air France, fer de lance du pavillon français, prévoit une augmentation notable de ses capacités pour l’été 2025. La compagnie a déjà annoncé des renforcements sur plusieurs destinations phares. Par exemple, Air France augmentera ses fréquences vers Saint-Martin, passant à 8 vols hebdomadaires entre juillet et août, avec l’ajout d’un vol supplémentaire le samedi opéré en Airbus A330-200. De plus, selon une annonce relayée le 26 septembre 2024, Air France envisage de porter ses rotations entre Paris et Papeete (Tahiti) de 5 à 7 vols par semaine toute l’année, signe d’une ambition de capter une part croissante du marché long-courrier.
Transavia, la filiale low-cost d’Air France-KLM, devrait également jouer un rôle clé. Forte de ses 12,5 millions de passagers transportés en 2023, la compagnie continue d’étoffer son réseau estival. Des nouvelles lignes, comme celles vers Bastia, Belgrade ou Essaouira, ont été lancées pour l’été 2025, avec une intensification de sa présence à Bordeaux. Cette stratégie vise à répondre à la demande croissante pour des destinations soleil à prix compétitifs, un segment où les compagnies low-cost dominent.
Facteurs influençant les prévisions du trafic aérien pour l’été 2025
Plusieurs éléments sous-tendent ces prévisions optimistes du trafic aérien pour l’été 2025. Tout d’abord, la demande touristique reste robuste, notamment vers les destinations méditerranéennes, les Caraïbes et l’outre-mer français. L’été 2025 pourrait bénéficier d’un effet rebond post-JO 2024, avec une attractivité accrue de la France et de ses territoires. Ensuite, la baisse prévue des coûts du carburant, avec un baril de kérosène attendu à 87 dollars en 2025 selon l’IATA (contre 99 dollars en 2024), devrait alléger les charges des compagnies et leur permettre d’investir dans davantage de capacités.
Cependant, des incertitudes persistent. L’inflation, bien que maîtrisée, pourrait affecter le pouvoir d’achat des ménages, tandis que les tensions géopolitiques ou une éventuelle remontée des prix du pétrole pourraient freiner la croissance. Marc Rochet, président d’Air Caraïbes, soulignait dès 2023 dans La Tribune que « si le pétrole monte à 1 500 dollars la tonne, il y aura un effet de contraction sur le trafic ». Pour l’instant, ces scénarios restent hypothétiques, et les compagnies françaises tablent sur une saison estivale florissante.
Perspectives par compagnie
- Air France : Leader incontesté avec 42,3 millions de passagers en 2023, Air France mise sur le long-courrier pour tirer sa croissance. Outre Saint-Martin et Papeete, la compagnie pourrait renforcer ses dessertes vers l’Amérique du Nord (où elle atteint déjà 98 % des niveaux de 2019) et l’Asie, malgré une reprise plus lente dans cette région. L’introduction d’un service Wi-Fi gratuit via Starlink dès 2025 pourrait également séduire une clientèle avide de connectivité.
- Transavia : Avec une flotte en expansion et une stratégie agressive sur le moyen-courrier, Transavia vise à concurrencer les géants low-cost comme Ryanair et easyJet. Sa flexibilité et ses prix attractifs devraient lui permettre de capter une part importante des vacanciers estivaux.
- Autres acteurs : Des compagnies comme Air Caraïbes, French bee ou encore Corsair, spécialisées sur les DROM-COM, pourraient également profiter de la saison pour augmenter leurs fréquences, bien que leur impact reste moindre face à Air France-KLM. Les petits opérateurs de vols charters ou à la demande pourraient voir une hausse d’activité sur des niches comme le voyage d’affaires ou les destinations secondaires.
Défis et opportunités
L’été 2025 ne sera pas sans défis. La pénurie de personnel, qui a plombé la reprise en 2022, semble en voie de résorption mais il reste des tensions alors que les recrutements pour la saison sont attendus d’ici avril / mai. Les infrastructures aéroportuaires, souvent saturées en haute saison, nécessiteront une coordination accrue pour éviter les retards. Enfin, la pression environnementale poussera les compagnies à accélérer l’adoption de carburants durables, bien que leur disponibilité reste limitée.
En conclusion, les prévisions de trafic aérien pour les compagnies françaises durant l’été 2025 sont résolument optimistes, avec une croissance attendue portée par une demande solide et des ajustements stratégiques. Air France et Transavia, en tête, devraient tirer parti de cette dynamique, tout en naviguant entre opportunités économiques et contraintes opérationnelles. Si les incertitudes mondiales ne viennent pas perturber cette trajectoire, l’été 2025 pourrait marquer un nouveau jalon dans la renaissance du transport aérien français.