L’ Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) a avancé une proposition pour avoir des vols avec un seul pilote dès 2027. Dans un document de travail envoyé à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), l’EASA appelle à la création des facilitateurs nécessaires pour optimiser les vols commerciaux en réduisant le nombre de pilote. A terme, un seul pilote sera nécessaire pour effectuer les opérations dans le cockpit.
L’EASA déclare que l’un des facteurs déterminants de la proposition est la réduction des coûts d’exploitation. Les compagnies aériennes n’auraient besoin que d’un seul pilote formé. Cela résoudrait des problèmes tels que des pénuries soudaines d’équipage.
L’EASA pense que la transition pourrait avoir lieu dès 2027. L’agence a cependant soulevé le fait que le changement pourrait mettre plus de stress sur les pilotes. Tony Lucas, capitaine d’Airbus SE A330 pour Qantas Airways et président de l’Australian & International Pilots Association, a déclaré qu’en cas d’urgence, les pilotes travaillant seuls pouvaient être submergés d’un moment à l’autre.
Quand les choses tournent mal, elles tournent mal assez rapidement.
Tony Lucas
L’EASA prévoit que les constructeurs d’avions devront travailler sur de nouvelles conceptions qui garantissent un fonctionnement sûr par un seul pilote. Pour leur part, les régulateurs devraient revoir les réglementations actuelles et les adapter.
L’EASA a déclaré :
Le développement de l’aviation est inextricablement lié au progrès technologique. Malgré la croissance exponentielle du transport aérien au cours du siècle dernier, le taux d’accidents a progressivement diminué » L’agence européenne mentionne que la combinaison des avancées technologiques et l’amélioration des performances humaines a contribué à faire des vols commerciaux le moyen de transport le plus sûr.
EASA
Vol monopilote, plusieurs concepts
Le plan de l’EASA mentionne deux concepts importants. Les opérations minimales habitées étendues (eMCO) et les opérations à pilote unique (SiPO). Le premier prévoit un fonctionnement monopilote pendant la phase de croisière. Le deuxième implique un vol complet piloté par une seule personne. Le document se concentre sur les changements qui doivent être apportés pour effectuer eMCO, ce qui conduirait éventuellement à SiPO.
Pour l’EASA, les avancées en matière d’autonomie qui existent dans l’industrie automobile sont essentielles pour les vols monopilotes. Les avionneurs ont profité de la fiabilité et de la précision accrues des systèmes automatisés. Malgré les progrès de l’automatisation, la formation des pilotes n’a pas changé.
Selon l’agence européenne, un changement de paradigme est nécessaire pour arriver à des vols avec des équipages plus réduits.
L’EASA a indiqué :
Cela implique inévitablement un changement dans le rôle du pilote pour devenir un administrateur système plutôt qu’un pilote physique.
EASA
L’un des défis est que cela entraînerait un risque accru pendant la première phase de transition.
Alors que la proposition de l’EASA ouvre la discussion sur ce changement de paradigme, les vols en équipage réduit ou en monopilote sont complexes. Le document mentionne que les fabricants sont confiants mais que les associations de pilotes restent prudentes. Un autre obstacle serait le grand public, qui doit être complètement convaincu qu’il volera en toute sécurité.
La transition vers des vols avec un seul pilote pour 2027 prend en compte d’autres points, tels que la charge de travail du pilote et la conception du cockpit tolérant aux erreurs. Cela devient important lorsque l’on regarde les incidents récents, comme les pilotes éthiopiens du Boeing 737-800 qui se sont endormis dans le cockpit avant d’atterrir.