L’industrie semble se remettre des deux dernières années avec des billets qui se vendent rapidement. Cependant le personnel de Ryanair, EasyJet et Volotea a menacé de déposer des préavis de grève. Cela en raison du manque de personnel et des salaires. Le secteur aérien est sous tension et les recrutements devraient fortement reprendre.
Les syndicats de l’aviation avertissent que le personnel des compagnies aériennes pourrait déclencher une grève généralisée dans les semaines à venir. Le personnel des compagnies aériennes à bas prix desservant la France exprime des griefs concernant les salaires et les conditions de travail.
Des grèves et des menaces ont déjà frappé Volotea, EasyJet et Ryanair.
Grèves dans les lowcosts
Ryanair a commencé à voir des tensions le 13 mars. La direction de l’entreprise aurait prévu de licencier deux PNC parce qu’ils avaient consommé une canette et un paquet de chips, d’une valeur de 4,30 €.
Damien Mourgues, délégué du syndicat national du SNPNC-FO a déclaré :
Les hôtesses et stewards sont payés au SMIC, et nous ne percevons pas d’indemnité de repas.
Damien Mourgues
Il a expliqué que les syndicats menaçaient d’une « très grande grève illimitée, avec des actions le week-end et lors des départs en vacances ». De son côté le délégué syndical de Vueling a indiqué :
Il y aura sûrement des vagues de grève à plus grande échelle. J’espère que nos actions et nos revendications iront jusqu’au bout : nous ne demandons que reconnaissance et dignité dans notre travail.
Délégué syndical de Vueling
Un représentant syndical de Ryanair a prévenu :
Si Ryanair continue de fermer les yeux, nous aurons recours à la grève cet été, en nous coordonnant avec les autres pays européens. Nous avons déjà eu des discussions avec la Belgique et l’Italie.
Délégué syndical Ryanair
Le responsable du personnel de Ryanair, Darrell Hughes, a fait valoir que le syndicat CNE représentant le personnel en grève causait des perturbations inutiles. Il a indiqué :
Il devrait maintenant travailler avec Ryanair pour proposer des solutions négociées au lieu de s’engager dans cette grève prématurée et inutile.
Darrell Hughes
M. Morgues a déclaré que pour une entreprise qui aurait « un ‘coffre de guerre’ de 4 milliards d’euros », « ce n’est pas une approche très généreuse ».
Grève aussi chez Volotea
Chez Volotea, l’action a commencé après que la direction a déclaré vouloir réduire le salaire des pilotes. Le personnel a réagi en faisant grève pendant deux week-ends.
Un autre préavis de grève du SNPNC émis pour le personnel de Volotea et qui a duré du 15 au 30 avril a maintenant été prolongé jusqu’au 31 mai.
Le SNPNC a déclaré avoir tenu des réunions avec le personnel de cabine et les équipes RH d’EasyJet. Pour le moment il n’a pas encore publié les résultats de ces discussions.
Un préavis concernant les employés de Vueling et appelant à de meilleures conditions de rémunération devait courir jusqu’au 9 mai. Avec 98% du personnel favorable à une action, l’entreprise a promis d’offrir des augmentations de salaire de 150 € par mois minimum.
Recrutements PNC et PNT
Le personnel de cabine (hôtesse de l’air et steward) et les pilotes sont actuellement dans une position de négociation solide car la demande est élevée.
Avant la pandémie, l’Association du transport aérien international (IATA) a déclaré que l’industrie aurait besoin de 500 000 pilotes supplémentaires. Pendant la pandémie, les entreprises ont cessé de recruter. Maintenant, avec le redémarrage de l’activité, le secteur aérien doit mettre en place des recrutements rapidement.
En 2022, Transavia a déjà recruté 500 nouveaux pilotes sur les salaires d’Air France. Elle embauche surtout des pilotes d’autres compagnies « qui ont déjà été formés ».
Outre les salaires, les conditions de travail sont également à l’ordre du jour.
Les syndicats ont menacé d’organiser une grève coordonnée Ryanair, EasyJet et Volotea. C’est une « arme nucléaire » qu’ils déploieront « pendant les vacances ».
« L’appel à la grève a été suspendu jusqu’à la mi-mai », a déclaré William Bourdon, responsable syndical SNPNC chez EasyJet.
Forte reprise du secteur aérien
Cela survient alors que l’industrie du transport aérien semble se redresser fortement après les deux dernières années. Les transporteurs à bas prix sont les premiers concernés. Les passagers se précipitent pour compenser le manque de voyages. Le secteur aérien va devoir organiser des recrutements pour assurer les vols.
Transavia France a déclaré que « le rythme des ventes de billets dépasse la capacité », bien qu’il ait augmenté sa capacité de 50 % par rapport à 2019. Le directeur Nicolas Hénin a déclaré :
Les prix pour juillet et août sont toujours comparables à ceux de 2019, avant la crise, et même légèrement inférieur pour juin.
Nicolas Hénin
De son côté Air France a déclaré que les « tendances fortes pour juillet et août » signifieront qu’elle sera obligée d’augmenter les prix pendant le «pic » estival.
Même les prévisions de coûts élevés du carburant ne semblent pas freiner les ventes.
Ryanair propose plus de 900 vols hebdomadaires vers 120 destinations depuis son hub de Dublin pour l’été. Volotea vend cinq millions de sièges, soit 99 % de plus qu’il n’en vendait en 2021. C’est même 54 % de plus que son activité prépandémie, en 2019.
Le directeur général d’EasyJet, Johan Lundgren, a même déclaré à la mi-avril :
Nous sommes convaincus que nos plans nous permettront de nous rapprocher des niveaux de vol de 2019 cet été, et d’émerger comme l’un des gagnants du retour post-Covid.
Johan Lundgren