Air France a reçu 7 milliards via deux prêts distincts et, comme le veut la tradition, va devoir les rembourser.
Le prêt de 4 milliards
Le premier prêt accordé à Air France est un prêt de 4 milliards octroyé par plusieurs banques. En tout ce n’est pas moins de huit banques dont La Société Générale, BNP Paribas, Crédit Agricole CIB ou encore Santander et Deutsche Bank qui constituent le syndicat bancaire à la rescousse de la compagnie Air France.
L’État français garantit ce prêt à hauteur de 90%, soit 3.2 milliards d’euros. En cas de non-paiement par Air France ce sera donc l’État qui remboursera les banques.
Selon nos informations ce prêt est remboursable en 1 an avec possibilité d’une extension à 3 ans. Concernant le taux aucune information vérifiable n’est pour le moment disponible.
Le prêt de 3 milliards
Air France bénéficie d’un deuxième prêt pour un montant de 3 milliards. Ce prêt est accordé par l’Etat à la compagnie aérienne.
Ce prêt est remboursable sur 6 ans et nous ne disposons pas à l’heure actuelle d’informations quant à son taux d’intérêt.
Montant des remboursements
Le remboursement du prêt bancaire, en prenant un taux à 0% (forcément plus important) et une durée de 36 mois qui est le maximum possible, entraine une échéance mensuelle de 111 millions par mois !
Pour ce qui concerne le prêt octroyé en direct par l’état c’est une échéance mensuelle de presque 42 millions par mois…
Donc, si on compile le tout, cela nous donne :
Du mois 1 au mois 36 -> 111 millions + 42 millions = 153 millions de remboursement par mois
Du mois 37 au mois 72 -> 42 millions de remboursement par mois
Remboursement impossible ?
En 2019 le Groupe Air France – KLM a dégagé un résultat net à 290 millions d’euros et un résultat d’exploitation de 1 141 millions d’euros. Et nous parlons là du groupe où KLM est clairement plus performante économiquement parlant.
Rien que le prêt bancaire sur 3 ans, la durée maximum possible, représente un remboursement annuel pour Air France de 1.3 milliards d’euros, plus que le résultat d’exploitation du groupe !
Nous vous laissons répondre à la question « Remboursement impossible ? »
En cas de non remboursement des prêts
Dans le cas où les prêts ne seraient pas honorés l’État français, le contribuable, en serait de sa poche à hauteur de 3.2 milliards pour rembourser les banques qui elles perdraient 800 000 millions.
Concernant le deuxième prêt l’État en serait de sa poche à hauteur de 3 milliards mais cette dette pourrait être transformée en apport de capitaux. Sachant que la valorisation du groupe Air France – KLM est, a l’instant où nous écrivons cet article, de 1.8 milliards d’euros (https://www.boursorama.com/cours/1rPAF/) nous vous laissons le soin d’imaginer la part de l’État dans le capital après dilution…
Air France a les moyens de passer le cap mais son endettement a littéralement explosé. A moins que les dettes contractées lors de l’épidémie de coronavirus ne soient purement et simplement effacées on voit mal comment elle pourrait tenir avec un tel endettement…
Pendant ce temps là….
Ça coince pour la Lufthansa dont le PDG préfère une faillite sur le papier plutôt que la montée de l’état au capital…
https://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/le-pdg-de-lufthansa-prefere-la-faillite-a-la-tutelle-de-l-etat-1903277.html
Mais nous savons très bien, ce n’est pas un secret de polichinelles, qu’AF ne pourra pas rembourser ces prêts. Surtout que les réformes structurelles ne se feront pas tout de suite, et seront très lentes…