Corsair a l’avenir devant elle suite, entre autres, à la disparition d’Aigle Azur mais surtout de XL Airways.
Les projections de IATA concernant le développement des compagnies aériennes sont plus que bonnes. Le trafic passager est en constante évolution. Mais ne soyons pas trop optimistes, les récentes faillites de ses deux compagnies aériennes françaises le rappelle. La France a un problème et ce problème c’est les charges !
Quoi qu’il en soit Corsair a de l’avenir depuis maintenant plusieurs mois avec l’arrivée d’un nouvel actionnaire. TUI était un pur player du monde du voyage et de l’hôtellerie mais certainement pas du transport aérien.
Le nouvel actionnaire, Intro Aviation, va donner de l’avenir a Corsair et lui permettre de mettre en place une réelle politique de croissance ainsi que lui donner les moyens d’aller se battre sur des secteurs ou, jusqu’à maintenant, elle n’en avait pas les moyen.
Pascal de Izaguirre, patron de Corsair depuis 10 ans, a répondu aux questions de Capital concernant l’arrivée de Intro Aviation, les conséquences, la stratégie et l’avenir de Corsair.
Corsair a été repris en mars dernier par le groupe allemand Intro
Aviation. Quelles sont les conséquences de ce rachat pour la compagnie ?
Pascal de Izaguirre : Cela change tout ! TUI, jusque-là
notre actionnaire unique, était surtout actif dans le voyage, les croisières et
l’hôtellerie. L’aérien ne faisait pas partie de son cœur de métier. Corsair ne
pouvait pas réellement déployer de stratégie et nous avons souffert d’un
certain immobilisme. Intro Aviation, au contraire, est bien décidé à développer
la branche aérienne dans laquelle il est déjà très engagé en Allemagne. Il nous
apporte ainsi une dynamique nouvelle pour l’extension de notre flotte, de nos
réseaux commerciaux ou de notre rayon d’action. Une dynamique d’autant plus
efficace que c’est un expert du secteur. Nous parlons le même langage et le
processus de décision est plus rapide, plus fluide. Les perspectives sont donc
prometteuses, car Intro est également prêt à prendre des risques.
Mais pour quelle stratégie ? L’aérien semble un peu courir derrière le modèle idéal…En 2010, Corsair était une compagnie de «pseudo charters». Elle se disait low cost sans l’être vraiment et était presque entièrement dépendante des besoins de son actionnaire historique, le tour opérateur Nouvelles Frontières, alors sur le déclin. J’avais déjà la conviction que le modèle du charter était condamné à plus ou moins court terme par l’avènement du low cost qui, de fait, a bouleversé le marché. Mais Corsair avait déjà une trentaine d’années, il n’était pas envisageable de la transformer en compagnie low cost. Ma stratégie a donc été d’en faire une compagnie régulière assurant des vols quotidiens et complètement indépendante d’un tour opérateur. Cela nous permettait de viser tous les types de clientèle, y compris la clientèle d’affaires. Cela s’est révélé payant : nous avons ouvert fin 2017 une classe affaires qui va bientôt passer de 12 à 20 sièges dans chaque appareil. Cela nous a obligés à élargir considérablement notre base commerciale et à être présents dans toutes les agences et tous les circuits de distribution. Aujourd’hui, TUI ne représente plus que 2% de notre chiffre d’affaires.
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mouais …