Lors d’un vol il n’est pas rare qu’un passager se sente mal, soit stressé ou bien même malade. Si le plus souvent c’est anodin il arrive que l’équipage ait besoin d’un médecin à bord pour porter assistance au passager. Nous avons eu la chance d’échanger avec un médecin concernant une urgence à bord lors d’un vol et son analyse des procédures. Plus intéressant encore, une recommandation qui pourrait grandement faciliter la gestion de ce type d’évènement. Une idée à creuser donc.
C’est sur le vol Air France AF6108 reliant Paris-Orly à Toulouse qu’une passagère a eu besoin d’un médecin après s’être senti mal. Le docteur Bougeard se trouvait deux rangs derrière la passagère. Après le décollage il s’équipe de son casque ANR et plonge dans sa série préférée, il n’entend pas l’appel médecin effectué par l’équipage.
C’est après plusieurs minutes que, intrigué par le va et vient des hôtesses de l’air et stewards, le Docteur Bougeard se manifeste et porte assistance à la passagère. Il l’accompagnera jusqu’au débarquement et à sa prise en charge par les équipes médicales de l’aéroport de Toulouse.
Analyse et recommandations du médecin à bord
Le Docteur Bougeard nous a indiqué que :
De nombreux médecins préfèrent faire profil bas dans ce genre de situation arguant de ne pas avoir entendu l’appel alors que d’autre, qui sont prêt à aider, peuvent ne pas avoir entendu en toute bonne foi.
Devant cet état de fait il propose une solution qui semble simple à mettre en place et permettrait de gérer beaucoup plus efficacement ce type de situation.
Les GP, par exemple, sont listés sur la PIL (Passenger Information List) dont dispose l’équipage de cabine. Ce n’est pas le cas des médecins et cela est sans doute dommageable. Le Docteur Bougeard propose donc la chose suivante :
Que les médecins qui le souhaitent, puissent être identifiés de façon volontaire lors de l’embarquement de façon à ce que, soit le pilote soit les PNC, sachent qu’ils sont présents et où ils sont assis dans l’avion.
De plus, comme il nous l’a précisé, cela permettrait de préserver l’intimité du malade en évitant l’appel micro et de gagner un temps précieux pour l’équipage en pouvant d’un simple coup d’œil identifier les médecins présents à bord.
Sans doute une idée à creuser, voir même la mise en place d’une base de données dont l’accès serait autorisé pour les compagnies aériennes afin que toutes puissent avoir accès à une information qui peut être très précieuse !
Merci au Docteur Bougeard pour ce REX intéressant qui soulève des questions et apporte même des pistes !
Dans les compagnies du groupe LH, c’est déjà le cas. Sur la PNL est identifié les Dr qui participent à cette action, et en effet on gagne un temps précieux, car le crew peut aller directement s’adresser à lui en cas de besoin.
Le Docteur Bougeard a simplement repris une idée qui est déjà en place depuis de très nombreuses années dans d’autres compagnies.
Il n’est pas rare que les médecins ne veuillent même pas intervenir au risque d’oublier le serment d’hypocrate…
Bonjour. Médecin moi même, j’ ai été confronté deux fois au problème, sur deux longs courriers. Air india ne m’a même pas remercié, Air France m’ Octroyé un avoir de 200 euros. Ok pour être sur une liste, mais en échange offrez nous un surclassement. Tout travail ne mérite t il pas un salaire ?
Lors du Vol Air France Paris CDG Saint Martin SXM un passager a eu un malaise le 23 janvier 2019. Il n’y avait pas de médecin à bord. Nous étions au dessus de l’atlantique à 1h30 de Lisbonne. Le commandant nous a informés que nous faisions demi tour pour faire escale à Lisbonne pour débarquer le passager malade. Celui- ci bien qu’ayant retrouvé ses esprits a été pris en charge par une équipe médicale et à pu sortir de l’ avion sur ses jambes. Il semble qu’il avait pris de médicaments simultanément avec une boisson alcoolisée. Nous avons au total perdu 4 heures, mais personne n’a protesté devant l’attitude responsable d’Air France qui n’a pas pris de risque. Ce détournement a eu une incidence importante en terme de budget pour la compagnie et de retard notamment sur les vols en correspondance, mais chacun des passagers a apprécié cette précaution qui aurait pu toucher tout autre voyageur sur un vol. Un gage de sérieux et de qualité à mettre à l’actif d’Air France!