Air France est passée à deux doigts du crash ou, plus précisément, à 1.50 mètre de la catastrophe.
C’est lors d’un décollage à Bogota, un des aéroports les plus difficiles au monde, que l’incident a eu lieu. Le 11 mars 2017 un Airbus A340 d’Air France accélère sur la piste de l’aéroport de Bogota pour prendre son envol et rejoindre Paris Charles de Gaulle avec 275 personnes à bord. L’appareil a utilisé la totalité de la piste et n’avait que 1.50 mètre d’altitude à la fin de la piste, cela est définit par le BEA (Bureau Enquête Analyse) comme un décollage anormalement long.
Bogota est situé à plus de 2500 mètres d’altitude et c’est une contrainte non négligeable lors d’un décollage. Pour faire simple, plus vous êtes haut moins l’air vous porte à cause de sa raréfaction.
Pour le moment l’enquête ne permet pas de comprendre les raisons de cet incident. Les pilotes ont été pour le moment épargné car, selon les Echos :
Les erreurs les plus évidentes, comme l’erreur de chargement, de centrage de l’appareil ou de saisie des données dans l’ordinateur de bord, semblent écartées.
L’Airbus A340 est un avion qui est « sous motorisé » et dont le poids des années a sans doute érodé la puissance de ses moteurs. Il suffit également que certains paramètres (vent, température, humidité…) soit modifiés entre le moment ou ils sont entrés dans le système et le moment du décollage effectif pour que cela devienne vitre très compliqué.
Air France envisagerait de mettre en place sur la ligne des Boeing 787-9 Dreamliner. En attendant la charge maximum au décollage de Bogota a été réduite afin de garantir la sécurité des équipages et passagers.
Petites précisions avant que les loups ne se déchaînent 😉
– A ce stade, aucune erreur de l’équipage n’a été mise en avant. L’incident (grave) est inexpliqué et aurait pu passer inaperçu si l’équipage ne l’avait pas rapporté.
– L’enquête ouverte très rapidement a déjà débouché sur des mesures conservatoires très concrètes. AF a sollicité LH qui a dit avoir connu deux cas similaires à BOG (ils exploitent le même type d’appareil sur cette ligne). AF a lancé une étude sur TOUS les décollages de TOUS les terrains dont la piste est limitative. Ce sont plusieurs centaines de vols qui vont être dépouillés, ceci grâce à l’enregistrement systématique de tous les vols de la compagnie.
Les hypothèse sont peu nombreuses : vent arrière supérieur à celui pris en compte lors du calcul (malgré les marges prises habituellement), logiciel de calcul des performances (d’origine Airbus) comportant des « bugs », et quelques autres sujets plus techniques. Je doute que la poussée de moteurs soit mise en cause car lorsqu’un moteur se dégrade, cela se voit habituellement dans les paramètres de l’analyse des vols. Dans ce cas, le moteur est « lavé », voir déposé pour analyse si nécessaire.
Je voudrais terminer en insistant sur un point : malgré les accidents, l’aviation est le seul domaine où le retour d’expérience permet d’améliorer la sécurité du système en permanence. Que ce soit par l’analyse systématique des vols (AF a été pionnière dans ce domaine) ou par l’analyse des rapports spontanés de pilotes (chose qui n’existe pas « culturellement » dans d’autres compagnies). On verra quelles seront les conclusions définitives dans quelques mois.
et la cocaine non declarée dans l’etat de charge ils vont faire comment ?
En tout cas bravo aux pilotes car ce sont eux qui ont évité la catastrophe
Le F-GLZU a été mis en service en décembre 2010. Oui, le 343 est sous motorisé, mais pensez-vous réellement que ses moteurs ont 16 ans d’âge, et que c’est l’usure de ses moteurs qui sont à l’origine de ces décollages longs ? Non, car il y a bien longtemps qu’ils ont été lavés, voire changés, comme le dit Christophe. Pas de conclusions hâtives, donc.
Avons nous ecrit que les moteurs etaient d’origines et non entretenus ? Non… Par contre il n’est pas impossible qu’ils ne delivrent plus 100% de la puissance nominale et cela sera vu sur les courbes petrole/N1.