Incident Tanzanie
Le 27 Février 2012, en croisière aux commandes d’un Airbus A330 Air France, nous percutons soudainement au sud-est du Kilimandjaro la tète glacée d’un cumulonimbus qui monte à la vitesse vertigineuse de 10000 pieds/min.
Je perds alors brutalement le contrôle de mon appareil qui est emprisonné dans la tour du « cunimb » qui nous emporte comme un vulgaire fétu de paille ( de 200 tonnes ! ) vers la stratosphère avec un « vario » qui atteint 8500ft/min ! ( voir les conclusions de l’Enquète du BEA sur son site à » incident Tanzanie » https://www.bea.aero/fr/les-enquetes/les-evenements-notifies/detail/event/turbulences-fortes-en-croisiere-perte-de-controle-momentanee-de-la-trajectoire-par-lequipage/).
Je connais bien la philosophie Airbus, ayant participé à ses débuts alors que j’étais un tout jeune copilote à Air Inter.
D’autre part, je dois dire que les enseignements liés à l’accident du vol Rio-Paris le 1er Juin 2009 ont été déterminants et m’ont donné la possibilité d’élaborer rapidement une stratégie qui m’a permis de récupérer le contrôle de mon aéronef.
Les PNC, en particulier le Chef de Cabine, ont fait preuve d’un sang froid incroyable et ont réussi à éviter la panique à bord et c’est avec un avion intègre et seulement 2 blessés légers que nous sommes arrivés à l’heure à CDG.
Dans mon livre intitulé » l’Altimètre » de Christophe Barberot paru aux éditions du Panthéon, je raconte cet incident grave et je me permets de faire un parallèle avec le vol AF 447, étant le camarade de promotion du Cdb, ayant connu presque 3 ans plus tard un incident de la mème famille ( cristaux de glace, givrage sondes… ) avec le mème avion, dans la mème compagnie, à quasiment la mème masse, la mème altitude, la mème vitesse, la mème heure, la mème latitude et ayant réussi à récupérer la situation in extrémis très probablement grâce à mes instructeurs d’Air France et aux séances « simu » d’entrainement au pilotage en conditions dégradées à haute altitude, programmées suite à ce terrible accident …
Le but de mon livre « l’Altimètre » est de parfaire le Retour d’Expérience, technique certes mais aussi au niveau des Facteurs Humains, lié à « l’incident Tanzanie », en particulier en dénonçant certains manquements, et ainsi de continuer à améliorer la Sécurité des Vols et de ne plus jamais se retrouver dans une telle situation, violente et accidentogène .
Je tenais aussi à rendre hommage à l’équipage ainsi qu’aux passagers du vol AF 447.
Livre disponible dans toutes les bonnes librairies et pour ceux qui n’ont pas de libraires:
Pourquoi montrer la dérive de l’ AF447 ?
Si l’auteur fait un parallèle, cet ouvrage semble parler majoritairement d’un incident en Afrique…
@Judith
Le contexte est le même : situation orageuse
Le risque est le même : perte de contrôle en vol
La problématique avion est la même : comment vont réagir les commandes de vol dans une telle situation ?
Il n’est pas le seul à faire le parallèle, AF, Airbus et le BEA l’ont fait. A raison.
Le seul élément qui était « nouveau » dans cet incident, c’est la vitesse de développement de cette cellule orageuse qui est juste inédite et inimaginable.