Air France sous la menace d’une grève dure de la CGT en cas de sanction à l’encontre des personnels impliqués dans les violences du 05 octobre 2015. Air France qui écarte le besoin d’un médiateur pour calmer le jeu tout en dénonçant l’inertie de l’Etat. Air France et une direction qui souhaite fusionner ses deux low-cost (Transavia France et Transavia Holland) pour n’en faire plus qu’une. C’est en substance le résumé de la journée d’audition des différents protagonistes qui a eu lieu hier à l’assemblée nationale.
Le PDG d’Air France, Frederic Gagey a clairement indiqué que, selon lui, il n’y avait pas de problème au niveau du dialogue social au sein de la compagnie aérienne privée. « Avec trois catégories de personnels – au sol, navigants et pilotes – qui fonctionnent avec des règles différentes. Cela rend le dialogue social plus compliqué », a-t-il indiqué avant d’ajouter, « mais nous signons chaque année avec les partenaires sociaux une centaine d’accords. Nous avons renoué le dialogue avec les pilotes, et l’intervention d’une personne extérieure ne nous aidera pas à résoudre nos problèmes ». Concernant les accusations comme quoi la direction souhaite semer la division entre les personnel, il a clairement indiqué ; « tout faire pour maintenir la cohésion ». Concernant la situation financière du groupe il est très clair. « Elle (Air France) engrangera quelques millions cette année. Nous avons mis six ans à sortir du rouge », indique-t-il avant d’ajouter que cela ne signifiait en rien « être sorti d’affaire »
Les syndicats ont eux aussi récité leur prose habituelle. Un Etat qui ne fait rien, une direction sans aucun projet cohérent et qui ne respecte pas les règles du jeu. Chez les pilotes c’est Philippe Evain, du fameux SNPL, qui s’y colle « les salariés ne peuvent que constater l’inertie de la direction d’Air France et du gouvernement face aux problèmes auxquels la compagnie est confrontée ». Il indiquera aussi que la direction est sourde alors que le SNPL fait des tas d’efforts pour avancer « stratégie du rouleau compresseur (…) malgré les tentatives de débats »
La CGT a quand a elle décidé de la jouer « gros bras » en promettant Spartacus si la direction licenciait les salaries impliqués dans les violences du 5 octobre. Ils sont partis pour faire le remake de Billancourt et ils risquent bien de se prendre la même défaite qu’a l’époque.
Concernant Transavia il semblerait, selon La Tribune, qu’une fusion serait envisagé entre les entités néerlandaises et françaises pour donner naissance à une « Transavia Europe », projet bien connu qui avait entrainer une grève dure de 14 jours des pilotes il y a un an.
En fait, rien de nouveau chez Air France en somme, beaucoup de bruit, de vagues mais pour le concret il faudra encore attendre.
Soyons pragmatique !
Est-il erroné que l’état ne fait rien ? Que la direction ne pratique pas un jeu permettant un bon dialogue social ?
Pour le premier, on attend encore que les recommandations du rapport Leroux soient mises en application. Par ailleurs, l’état n’a pas tenu compte des comparaisons des taxes aéroport et a mandaté son administrateur qui siège au CA d’ADP pour qu’il vote une augmentation de ces taxes dont AF est le principal contributeur.
Pour les seconds, la direction d’AF continue d’informer son personnel par voie de presse, son DRH viole les règles de confidentialité (soutenues par ADJ lui-même) qui entourent les négociations actuelles en s’épanchant dans Le Parisien, et s’abstient de publier un démenti quand la presse donne de fausses informations (il n’y a qu’à voir le « pilot bashing » actuel). Le seul à être correct sur ce point est le DG Opérations Aériennes (Gilles Laurent) qui a demandé un droit de réponse suite à l’article du Point. Mais il est vrai que c’est un pilote…
Qu’on ne se méprenne pas : je ne donne pas un blanc-seing au SNPL qui a encore toutes ses preuves à faire et beaucoup de casseroles à faire oublier ! A commencer par sa comm déplorable.