Air France a vu le retour à la table des négociations du SNPL et de la direction de la compagnie aérienne française. Après deux heures de réunion le président du SNPL Air France, Philippe Evain a annoncé «Ca s’est très bien passé». C’est en soi une bonne nouvelle.
Les syndicats FO, UNSA et CGT souhaite une médiation de l’Etat pour «trouver des solutions au blocage social». Il exige de la part du gouvernement que le représentant ait un «mandat pour dresser d’autres perspectives que celle de l’attrition de l’activité Air France ». Selon eux, un “simple” médiateur ne saurait suffire au vu de la situation actuelle.
Ils souhaitent que l’Etat s’investisse dans la stratégie de développement de l’entreprise en tant qu’actionnaire de cette dernière. Pour le moment ces syndicats n’ont pas apprécié la position du premier ministre suite aux violences lors du CCE Air France. Il lui reproche d’avoir montré «de la compassion vis-à-vis de la direction de l’entreprise, aucune vis-à-vis des salariés».
Rappelons tout de même que Alain Vidalies a clairement dit il y a peu que le gouvernement ne comptait pas se mêler des affaires d’une entreprise privée, affaire à suivre…
Il y a même eu un premier accord entre la direction et le SNPL !
Ils s’entendent sur le fait que ni le calendrier, ni le contenu ou le résultat des discussions ne fera l’objet d’une communication. En gros, on saura ce qui s’est passé lorsque l’accord sera signé.
Il faut noter aussi que le direction a fait une précision importante : les suppressions d’emploi seront fonction de l’efficacité des accords signés… On n’est plus dans le dogme « -17% ou licenciements » mais dans une véritable négociation qui aboutira à un compromis, le plan A- ou B+…
Les manifestations de lundi dernier sont nées de la très ancienne suspicion que les personnels non PNT ont toujours eue envers les négociations à huis clos entre la direction et les PNT. La direction alimente celle-ci en se prêtant à ce jeu ; cela laisse croire aux autres personnels que les PNT sont « co-gérants » privilégiés de la compagnie à l’exception des autres catégories de personnels. Il serait possible de lever ce doute et cette suspicion en autorisant des observateurs représentants de toutes les autres catégories de personnels à assister à ces négociations PNT – direction. Sinon tous les phantasmes continueront à courir sur les contreparties « offertes » aux PNT par la direction contre une « certaine » paix sociale achetée au détriment des autres catégories de personnels au premier rang desquelles les personnels au sol. En tout cas que la direction cherche à se servir de la pression exercée sur le personnel au sol qui « paierait » le plus lourd tribut du manque d’accord entre direction et PNT pour faire pression sur le PNT n’a pas fonctionné et constitue sûrement une grosse erreur de management pour ne pas employer le mot de « faute ». Et cela a probablement encore accentué le manque de solidarité préexistant entre les « volants » te les « rampants ». Tant que tout ne sera pas fait par la direction d’AF pour rétablir cette indispensable cohésion sociale entre les différentes catégories de personnel, la marche avant ne pourra pas être vraiment enclenchée. C’est une condition sine qua non pour toute solution autre que l’attrition.