Le PDG d’Air France-KLM Alexandre de Juniac a été largement reconduit dans ses fonctions lors de l’assemblée générale du groupe, avec pour mandat de poursuivre les efforts de redressement du groupe avec son nouveau plan Perform 2020.
M. de Juniac a été réélu pour ce second mandat de quatre ans avec 94,21% des suffrages exprimés. « En renouvelant mon mandat, les actionnaires d’Air France-KLM expriment avant tout leur soutien au projet que nous avons élaboré depuis plusieurs mois, incarné par le plan stratégique Perform 2020 », a déclaré M. de Juniac.
« Avec ce plan, Air France-KLM construit son futur avec l’ensemble de ses personnels : tout en poursuivant sa transformation profonde, il investit dans ses produits, ses marques et les secteurs en croissance », a-t-il ajouté.
La compagnie franco-néerlandaise, qui doit gérer un lourd endettement grèvant ses capacités de développement, fait face dans le même temps à la vive concurrence sur le long-courrier des compagnies du Golfe et sur le moyen-courrier en Europe des compagnies low-cost.
Air France-KLM est confrontée à un « contexte tourmenté en raison d’une concurrence extrêmement forte », a rappelé M. de Juniac lors de l’assemblée générale. Elle se doit donc de « saisir les opportunités qui se présentent avec une croissance du transport aérien de 5,9% en 2014 » pour rebondir.
Toutefois, a-t-il souligné, cette croissance « se déplace vers les pays émergents » sur le long-courrier et « des marchés traditionnels vers les marchés loisirs davantage opérés par les compagnies low-cost » sur le moyen-courrier en Europe.
Air France-KLM devra donc « aller chercher la croissance là ou elle se trouve » grâce à des partenariats vers l’Asie et l’Amérique latine et la poursuite de la montée en gamme sur le long-courrier, et au développement de sa filiale Transavia sur le moyen-courrier, qui est « le bon outil pour adresser ce marché du loisir sur lequel la croissance s’est déplacé en Europe ».
– Dette en baisse –
Selon M. de Juniac, la croissance des low-cost était de 5,7% en 2014, contre 2,7% pour les compagnies traditionnelles.
La compagnie devra également améliorer sa compétitivité au travers de réductions des coûts, a répété M. de Juniac.
Une partie du chemin à été faite avec le plan Transform 2015, qui doit trouver son prolongement par un second volet, Perform 2020, en cours de négociation avec les salariés. Le groupe est parvenu à réduire ses coûts de 8% entre 2011 et 2015.
Mais il a été plombé l’an dernier par une grève des pilotes d’Air France qui a coûté 430 millions d’euros, « l’une des grèves les plus longues et les plus coûteuses de l’histoire de la compagnie », selon Alexandre de Juniac.
A fin mars, la dette d’Air France-KLM était de 4,68 milliards d’euros, contre 6,5 milliards en 2011, un niveau proche de son objectif de 4,5 milliards d’euros.
Autre axe de développement, le groupe va s’appuyer sur la croissance de l’activité maintenance, lucrative avec une croissance de 28% du carnet de commandes l’an dernier et une marge d’exploitation de 5%, et dont il est le numéro deux mondial du secteur.
Enfin, Alexandre de Juniac a assuré que son groupe continuerait à transporter des singes destinés aux laboratoires de recherche en réponse à une question d’un militant de l’association Peta.
« Nous considérons, et nous interrogeons régulièrement les plus hautes autorités de la recherche médicale, que l’expérimentation faite sur des primates ayant un patrimoine génétique proche de l’espèce humaine est indispensable à l’avancée de la recherche », a-t-il declaré.
Une trentaine de manifestants de l’association s’étaient rassemblés près de l’AG au Carousel du Louvre pour dénoncer l’expédition de singes à des fins expérimentales. Selon l’association de défense des animaux, la compagnie française est l’une des dernières à assurer le transport de ces animaux vers des laboratoires de recherche.
MAYDAY MAYDAY