Être dans le top cinq des compagnies low cost, c’est l’objectif que s’est fixée Air France-KLM à l’horizon 2017-2018. Les objectifs, présentés ce jeudi 11 septembre par Alexandre de Juniac et les cadres dirigeants du groupe franco-néerlandais aux investisseurs et à la presse sont ambitieux : une flotte de 115 avions (uniquement des Boeing 737), 20 millions de clients et une marge opérationnelle de 5%. L’idée, a expliqué le PDG, étant « à la fois de mener une stratégie défensive alors que nous sommes attaqués sur nos marchés traditionnels domestiques et offensive pour croitre en Europe ».
Pour ce faire, le groupe veut s’appuyer sur trois piliers : Transavia France, Transavia Hollande et Transavia Europe. Rattachée au holding d’Air France-KLM, sous la houlette du néerlandais Bram Gräber, patron de Transavia Hollande sera basée en Europe mais en dehors du périmètre d’activité d’Air France et de KLM. L’idée étant de profiter d’une base de coûts moins élevés, son exploitation se faisant avec du personnel navigant sous contrat local. Trois bases seront lancées cette année et dix à terme. Si la direction ne souhaite pas préciser où, les syndicats parlent déjà de Porto et Lisbonne au Portugal et Munich, en Allemagne.
Les pilotes opposés au projet
« Nous visons une low cost de qualité, pas de l’ultra low cost », a précisé Alexandre de Juniac. Mais il lui faut encore à convaincre une partie des pilotes français. Engagé dans un véritable bras de fer avec la direction, ces derniers disposent d’une force de blocage en vertu d’un accord signé lors de la création de la filiale française en 2007, limitant sa flotte à 14 avions. Ce soir, le SNPL, premier syndicat de pilotes à Air France qui a déposé un préavis de grève du 15 au 22 septembre, estime que le mouvement « sera massif ». Engagé dans un bras de fer avec la direction il l’appelle à « changer de philosophie » sur le développement de Transavia.
D’un côté, le PDG assure que tout ce fera « sans transfert d’activité depuis Air France, sans externalisation ni sous-traitance ». Et de préciser qu’en faisant passer la flotte de Transavia France de 14 à 37 avions, il créera de « 220 à 250 nouveaux emplois » dans l’Hexagone.
le RDV de la dernière chance vendredi
Or pour le SNPL, ces projets traduisent « une volonté manifeste d’externalisation et de délocalisation de l’activité moyen-courrier ». « Sur son réseau moyen-courrier, Air France va passer de 136 à 102 avions. Les créneaux sont réutilisés par Transavia, explique Jean-Louis Barber, président du SNPL Air France. Je ne vois pas comment appeler ça autrement que de l’externalisation ».
Les pilotes proposent la création d’un contrat de travail unique pour tout le personnel navigant pilotant des appareils de plus de 100 sièges. Une revendication jugée incompatible avec les coûts d’une compagnie low cost par la direction. Les deux parties doivent se revoir vendredi soir. La rencontre de la dernière chance avant d’aller au conflit.
Avec l’aimable autorisation de Challenges.fr