Air France a lancé Hop ! et a mis en place des offres tarifaires sur certaines de ses lignes pour faire revenir les clients qui étaient passé du côté low-cost de l’aérien. Air France semble donc tout faire pour tenter de redresser la barre comme cela est demandé dans le plan Transform 2015, plan qui doit permettre la survie de l’entreprise. Après un exercice 2011 qui a vu un résultat d’exploitation courant négatif de 353 millions d’euros et les 6 premiers mois de 2012 qui enregistre une perte de 663 millions d’euros, la compagnie aérienne doit absolument s’adapter à la concurrence internationale pour envisager être présente comme un acteur majeur dans les années à venir.
Pour les PNC, où MEC à partir d’avril 2013 (appeler une hôtesse de l’air un MEC, ça va être difficile), le plan Transform 2015 n’existe pas car les syndicats de cette corporation ont refusé, et c’est les seuls, de le signer. Depuis le début de l’année 2013 la direction et les syndicats PNC/MEC sont autour de la table pour trouver une issue à une situation qui pourrait fort bien dégénérer. Du côté des syndicats on met en avant que les pilotes font moins d’efforts, « Si le chiffrage et l’impact des mesures PNT sont particulièrement bienveillants à leur égard, pour la population PNC c’est tout le contraire : sous chiffrage flagrant pour pouvoir charger la mule » selon un tract SNPNC du 29 janvier 2013. On explique aussi que l’on veut bien négocier mais pas sur les salaires ni les heures de vol ni les repos « Pour le SNPNC, nos priorités sont claires : préserver l’emploi, la rémunération, et les repos tant à la base qu’en escale, amplement nécessaires, d’autant que nos conditions de travail à bord vont nettement se dégrader. ». Il ne reste donc comme levier de négociation que les compositions équipages afin d’économiser les 224 M€ imposés par Transform 2015.
En plus de Transform 2015 à mettre en place il y a l’ensemble des accords régissant l’emploi, la rémunération, les repos… des hôtesses de l’air et stewards qui arrivent à expiration au 31 mars prochain. La direction dispose donc d’un levier de pression important car, à compter du 1 avril 2013, les équipages Air France pourraient se retrouver aux conditions du code de l’aviation civile qui ne sont pas des plus reposantes. Allons-nous nous diriger vers un conflit dur qui pourrait voir poindre un nouveau préavis de grevé pour le printemps ? Direction et syndicats vont-ils trouver un accord pour augmenter la productivité des hôtesses de l’air et stewards afin de contrer la concurrence ? Les mois à venir vont sans doute être cruciaux pour l’avenir de la compagnie aérienne et celle de l’ensemble des MEC !