Le premier vol d’essai mené par Air France dimanche entre Paris et Toulouse pour évaluer l’impact des nuages de cendres volcaniques sur les avions n’a permis de détecter «aucune anomalie», a annoncé la compagnie aérienne dans un communiqué.
Ces expériences sont destinées à déterminer le comportement des aéronefs face à un nuage invisible depuis la terre mais présenté comme l’ennemi juré des réacteurs.
Dans les colonnes du Parisien-dimanche, Eric Bernard, pilote de ligne a expliqué que «le plus gros danger» résidait dans «l’extinction des réacteurs».
L’Airbus d’Air France a effectué un vol sans passagers et s’est posé dimanche peu avant 15 heures à l’aéroport de Toulouse-Blagnac en provenance de Roissy. «Le vol s’est déroulé dans des conditions normales. Aucune anomalie n’a été rapportée», indique la compagnie aérienne dans un communiqué. «Les inspections visuelles n’ont pas révélé d’anomalies. Des inspections plus approfondies sont en cours», poursuit Air France.
Un deuxième vol d’évaluation est en cours dans la région du sud-ouest, sur une série de cinq vols lancés par Air France en accord avec la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC), ajoute la compagnie.
La KLM avait fait de même
A l’instar d’Air France, plusieurs grandes compagnies aériennes européennes ont effectué des vols tests. Au 4e jour de fermeture des aéroports, la compagnie néerlandaise KLM, partenaire d’Air France dans l’alliance SkyTeam, a annoncé travailler en coopération avec la compagnie allemande Lufthansa. Elle a effectué neufs vols tests. Et là aussi, les résultats semblent positifs. «Tous les vols sont bien rentrés à l’aéroport de Schiphol (près d’Amsterdam),» a déclaré Ellen van Ginkel, porte-parole de la KLM.
Un des vols tests a été effectué par la KLM dimanche matin entre Amsterdam et Dusseldorf (Allemagne). Un Boeing 737 a décollé avec un équipage de 20 personnes à bord. Selon la compagnie néerlandaise, huit autres vols tests avaient été prévus, dimanche, entre 10 000 et 13 000 mètres.
Un vol avec des scientifiques à bord
Un autre vol test, effectué samedi dans l’espace aérien des Pays-Bas, avec des scientifiques à bord et le président de la KLM, Peter Hartman, «s’est déroulé sans incidents et a confirmé que la qualité de l’atmosphère était satisfaisante», selon un communiqué.
La Lufthansa a annoncé, elle, dix vols sans passagers effectués samedi de Frankfort à Munich qui n’ont provoqué «aucun dommage». «Il ne s’agissait pas de faire des tests mais, au passage, les appareils ont été analysés et ne présentent aucun dommage, pas la moindre égratignure sur le pare-brise du cockpit, le fuselage ou les moteurs», a souligné le porte-parole de la compagnie, Wolfgang Weber.
Les avions ont volé à différentes altitudes, entre 3 000 et 8 000 mètres, et «apparemment jusqu’à 8 000 mètres, il n’y a pas de cendres volcaniques».
La compagnie espère obtenir l’autorisation «aussi vite que possible» de reprendre ses opérations, au moins en partie.
Le centre de surveillance des cendres
volcaniques de Londres dans le collimateur
Si les compagnies aériennes européennes procèdent à de tels vols c’est que la paralysie du ciel européen leur coûte excessivement cher (NDLR : des chiffres avancés évoquaient la somme globale de 200 millions d’euros par jour). La Lufthansa et Air Berlin ont critiqué les autorités pour l’absence de calcul de la concentration de cendres volcaniques dans l’air alors que l’espace aérien devait rester fermé jusqu’à dimanche soir en Allemagne.
Les compagnies allemandes visent tout particulièrement la confiance aveugle accordée aux avis du centre de surveillance des cendres volcaniques de Londres. «La fermeture de l’espace aérien résulte uniquement des données d’une simulation informatique du Vulcanic Ash Advisory Center à Londres», a critiqué Joachim Hunold, patron de la deuxième compagnie allemande Air Berlin dans le Bild am Sonntag.
Alors principe de précaution excessif contre argument économique, la lutte n’a pas fini de faire rage. «En Allemagne, il n’y a même pas eu de ballon météo pour mesurer – si et combien – de cendres volcaniques se trouvent dans l’air» a ajouté M. Hunold. «L’interdiction de voler, faite uniquement en se fondant sur des calculs informatiques, a entraîné des pertes de plusieurs milliards pour l’économie», a fait valoir un porte-parole de Lufthansa, Klaus Walter, au journal Bild.
«Nous demandons que des mesures fiables soient présentées avant que ne soit imposée une interdictions de voler», a-t-il dit.
Source: leparisien.fr