La compagnie aérienne britannique British Airways et sa partenaire espagnole Iberia ont annoncé, jeudi, qu’elles scellaient leur accord de fusion, attendu depuis leurs fiançailles en novembre. Il donnera naissance à un nouveau champion européen, aux côtés d’Air France-KLM.
Les termes de cet accord définitif sont conformes au protocole d’accord signé entre les deux compagnies le 12 novembre, ont précisé les deux groupes dans un communiqué commun. La fusion entre Iberia et British Airways devrait être achevée à la fin de l’année. Elle nécessitera l’accord des actionnaires des deux entreprises, qui devront se prononcer lors d’assemblées générales prévues en novembre. Comme déjà annoncé, cette fusion devrait permettre de dégager des synergies annuelles estimées à 400 millions d’euros, au bout de cinq ans.
Les deux entreprises vont se regrouper au sein d’une nouvelle holding, qui s’appelera International Consolidated Airlines Group SA, ou « International Airlines Group » en abrégé, et sera cotée à Londres et à Madrid.
Mais, comme il était déjà prévu dans le protocole d’accord, les deux compagnies poursuivront leurs activités de manière autonome et continueront d’opérer sous leurs marques existantes.
RAPPROCHEMENT EN VUE AUX ÉTATS-UNIS
Dans le même temps, les compagnies américaines US Airways et United Airlines sont en discussion en vue d’une éventuelle fusion, qui créerait la deuxième compagnie aérienne aux Etats-Unis, affirme le quotidien américain New York Times, citant des sources proches du dossier. Les modalités du rapprochement se calqueraient sur celles du rapprochement entre Delta et Northwest, à savoir un échange d’actions, rapporte l’agence Associated Press.
Les pourparlers, motivés par la volonté de réduire les coûts et de rivaliser avec l’ensemble Delta-Northwest, sont en cours depuis quelques semaines, ont expliqué à Reuters différentes sources, ajoutant qu’ils pourraient échouer ou déboucher sur des négociations impliquant d’autres compagnies. Les discussions n’ont pas encore atteint un stade avancé, ont-elles précisé.
Les deux compagnies ont publiquement appelé à une plus grande consolidation sectorielle afin de créer des économies d’échelle pour répondre à la baisse de leurs revenus, alors que le trafic aérien a chuté, en particulier le nombre de passagers d’affaires, les plus lucratifs pour les compagnies aériennes, depuis le début de la crise. Les compagnies aériennes mondiales ont accumulé 50 milliards de dollars (37,5 milliards d’euros) de pertes ces dix dernières années, dont 11 milliards l’an dernier, selon l’IATA, l’Association internationale du transport aérien, en raison de la montée des prix du kérosène et de la baisse de la demande.
Plusieurs projets de fusion des deux compagnies ont déjà capoté dans le passé. En 2000, US Airways et United avaient annoncé un accord de 4,3 milliards de dollars, qui n’avait pu être finalisé en raison d’une forte opposition des syndicats. Elles avaient de nouveau tenté de parvenir à un accord en avril 2008 mais avaient mis fin aux pourparlers après plusieurs mois de négociations. C’est notamment la difficulté à harmoniser les conventions salariales des différents syndicats qui avait été à l’origine de l’échec des précédentes discussions.
Pour Michael Boyd, consultant spécialisé dans le secteur du transport aérien, les nouvelles discussions entre United et US Airways pourraient être motivées par leur volonté de montrer à Continental qu’elles sont de nouveau prêtes à étudier un rapprochement. « Si l’ont considère ces deux transporteurs, on constate d’énormes recoupements », a-t-il expliqué à propos d’United et Continental. « Cela devrait conduire Continental, qui serait un meilleur parti, à sortir du bois pour engager des discussions. »Les analystes soulignent qu’un tel projet ne serait sans doute pas soutenu par les pilotes, qui sont déjà parvenus à faire échouer des opérations similaires dans le passé.
Source : LeMonde.fr