La compagnie aérienne exige que les personnes en chaise roulante soient accompagnées pour pouvoir embarquer. Un Romand qui en a fait la désagréable expérience raconte. Il se sent discriminé. EasyJet invoque un article de son règlement.
La scène a fait couler beaucoup d’encre en France. Le 21 mars dernier, Marie-Patricia Hoarau, paraplégique, est débarquée d’un vol EasyJet Paris-Nice au motif qu’elle n’a pas d’accompagnateur. La compagnie aérienne low-cost exige en effet de ses passagers à mobilité réduite qu’ils voyagent avec une aide. Mais Marie-Patricia Hoarau juge la situation injuste et va saisir la Haute Autorité française de lutte contre les discriminations et pour l’égalité. Car son cas n’est pas isolé.
Andres Perez, un Genevois en chaise depuis trois ans à la suite d’un accident de moto, a lui aussi buté sur cette réglementation. «En septembre 2009, je me rendais à Berlin avec EasyJet. Là, une employée de l’aéroport m’a annoncé que le commandant ne pouvait pas me laisser embarquer, car je n’étais pas accompagné. Heureusement, ladite employée a trouvé un passager d’accord de jouer ce rôle. Mais le même problème s’est posé au retour. J’ai à ce moment-là dû chercher moi-même un voyageur prêt à me servir d’accompagnateur.»
Règles floues?
A son retour, Andres Perez, titulaire d’un brevet d’avocat, s’empresse d’aller vérifier dans le règlement de la compagnie si l’interdiction faite aux handicapés de voyager seuls existe bel et bien. Il tombe effectivement sur une disposition floue qui semble indiquer qu’EasyJet peut, pour des raisons de sécurité, refusera qu’une personne handicapée monte seule à bord de l’avion. Cependant, personne n’en a avisé Andres Perez au moment de la réservation et, surtout, les règles d’EasyJet restent floues.
C’est aussi le cas du règlement européen sur les droits des personnes à mobilité réduite dans le transport aérien, qui se contente d’édicter quelques règles peu précises. EasyJet semble donc jouer sur des consignes peu claires pour exiger de ses clients handicapés qu’ils voyagent avec un accompagnateur payant, lui aussi, le plein tarif. Plusieurs personnes en chaise, qui voyagent régulièrement, affirment d’ailleurs n’avoir jamais observé de telles exigences dans aucune autre compagnie.
Thomas Haagensen, d’EasyJet Suisse SA, explique: «Nous agissons ainsi pour des raisons de sécurité.» Et il confirme que cette consigne est stipulée dans le règlement de la compagnie.
«Inégalité de traitement»
Mais pour Andres Perez, ce règlement engendre une discrimination. «Les personnes handicapées se battent pour être autonomes et reconnues comme telles. Avec de telles règles, on les empêche d’atteindre ce but.»
François Planche, président de l’association Handicap Architecture Urbanisme à Genève, enchaîne: «Il s’agit là d’une inégalité de traitement. Malheureusement, les personnes sont souvent plus entravées par l’environnement que par leur handicap physique lui-même. Les invalides font partie intégrante de la population, ils doivent donc pouvoir prendre l’avion comme tout le monde, sans devoir payer deux fois plus cher.»
Andres Perez examine lui aussi la possibilité d’attaquer ce qu’il considère comme une discrimination.
Source: 24heures.ch
L’article ne parle que d’un angle de la situation… C’est vrai que ça à l’air injuste comme ça, mais si on réfléchit bien, c’est uniquement une mesure de sécurité! C’est sûr que c’est facile de dire: « c’est dégueulasse! » mais en cas d’urgence, vous-a-t-on dit que le PNC ne sera pas apte à aider 1 personne en particulier? Je le conçois, c’est horrible à entendre… mais en aparté: c’est le même cas pour toutes les cies… Alors le choix entre laisser une PRM embarquer seule (dans l’hypothèse qu’elle reste sur le carreau en cas d’emergency) ou l’obliger à voyager accompagnée…?!?… mon choix est vite vu; surtt du point de vue pilote, aka seul responsable.