
Par deux fois, Air France vient de reculer face aux menaces de son personnel navigant. Celui-ci a déclenché un préavis de grève pour le 28 mars prochain, au moment précisément où la compagnie met en place son offre NEO (New european offer) sur ses vols moyen courrier. Et la direction a très vite décidé de lâcher du lest, reportant à plus tard son plan d’économies sur la rémunération et la productivité du personnel navigant. « Le temps nécessaire doit être donné à ces discussions », a précisé un communiqué de la direction.
Parallèlement, le projet d’installer une base de sa filiale low cost Transavia à Nice a été lui aussi laissé de côté, comme nous l’avions annoncé en exclusivité le 4 mars. L’explication ? Sans doute, là-aussi, la crainte d’affronter le personnel navigant sur un sujet brûlant : la place laissée à l’offre à bas coûts par rapport à celle proposée via le pavillon Air France.
Quel message vent donc envoyer Pierre-Henri Gourgeon, le directeur général de la compagnie, au moment où Air France va annoncer les pires résultats du siècle ? Dans Challenges – voir son interview complète sur notre site -, Gourgeon souligne avec raison les distorsions de concurrence qui profitent aux transporteurs low cost. Mais en reculant, deux fois successivement, face aux menaces de son personnel navigant, veut-il dire aussi qu’il a abdiqué face au pouvoir de ses salariés ? Bien sûr, il est soucieux de laisser une chance au dialogue social, et rappelle volontiers qu’il ne peut dénoncer l’accord collectif signé, et qui court jusqu’en… mars 2013 !
Mais pourra-t-il attendre jusque là ? Air France KLM est un cas unique dans son industrie : la part des coûts salariaux y est supérieure à 30 % de son chiffre d’affaires, pour seulement 24 % à British Airways, 23 % à Lufthansa et 21 % pour Delta et United Airlines. Et nous n’avons pris là que des transporteurs comparables. Car chez les low cost, les coûts salariaux ne font que 11 % du chiffre d’affaires. Air France a donc du chemin à faire. Et Pierre-Henri Gourgeon n’a pas pris l’itinéraire le plus direct…
Source: challenges.fr
le journaliste va devoir apprendre à écrire NAVIGANT correctement 😀
Le journaliste a été informé et nous avons corrigé!!!… Merci a vous
Le journaliste a toujours pas corrigé…