L'antiterrorisme français a appelé ses services de police à la "vigilance" sur la possibilité d'attentat avec un explosif introduit dans le corps d'un kamikaze.
A. Gu. (avec dépêches) - le 05/10/2009 - 17h07
Mis à jour le 05/10/2009 - 17h21
Jusque là, les kamikazes se faisaient généralement exploser avec une ceinture bourrée d'explosifs placée autour du ventre. Depuis, la méthode pourrait avoir évolué. Le 27 août, un kamikaze recherché pour terrorisme se serait ainsi fait exploser devant le prince Mohammed Ben Nayef Ben Abdel Aziz, vice-ministre saoudien de l'Intérieur chargé des affaires de sécurité, grâce à une bombe "dissimulée dans son corps", d'après un communiqué diffusé par les autorités locales. Il aurait déclenché la bombe avec son téléphone portable. Toujours selon ce communiqué, le vice-ministre n'aurait subi par miracle que des "blessures superficielles".
Sur la base de ces informations saoudiennes, le Service de coopération technique internationale de police (Sctip), la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), puis la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), comme le révélait le Figaro lundi, ont alerté l'Unité de coordination de lutte antiterroriste (UCLAT). A l'heure actuelle, "il n'y a pas de certitude sur le mode opératoire (du terroriste) quant au fait qu'il aurait ingéré ou se serait introduit de l'explosif dans le corps", ont affirmé lundi les milieux antiterroristes français. "Il est possible qu'il se soit équipé d'une ceinture d'explosifs", ont-elles ajouté, ne disposant pas, à ce jour, des résultats des analyses effectuées par les spécialistes saoudiens.
Les détecteurs de métaux inutiles
Toutefois, si le kamikaze de Riyad avait "ingéré ou s'était introduit de l'explosif dans le corps, ce mode opératoire serait une première", ont relevé les sources françaises. L'UCLAT a diffusé une note aux différents services de police et de gendarmerie français, les appelant à "la vigilance" sur cette éventualité, même s'il "n'existe pas de méthode infaillible pour détecter les explosifs", selon les services français.
Surtout, cette nouvelle méthode d'attentat, si elle venait à être confirmée, poserait de nouveaux défis à l'ensemble des structures de sûreté mise en place pour se protéger des attaques, à commencer par les aéroports. "Nos plates-formes aériennes sont équipées de détecteurs de métaux, explique ainsi dans le Figaro un commissaire de police spécialisé, mais dans le cas du kamikaze saoudien, seul un contrôle aux rayons X aurait permis de détecter l'explosif, comme on repère les capsules de drogue dans le ventre des passeurs". Or, ajoute-t-il, "on imagine mal de faire passer des millions de passagers à la radio avant de monter à bord". Autre solution évoquée par un policier dans le Figaro : ne pas s'attaquer au récepteur, à savoir l'explosif, mais à l'émetteur, c'est-à-dire le téléphone portable. Faudra-t-il bientôt interdire tous les téléphones dans les avions ?...
La vidéo explicative : (mais qui ne rentre pas trop dans les détails, rassurez-vous :D )