Aviation – Les aiguilleurs du ciel se la coulent-ils douce ?
Kira
Les contrôleurs aériens travaillent-ils moins qu'ils ne le devraient ? Selon Le Figaro de mercredi, ceux-ci n'assureraient en moyenne que 12 heures de travail hebdomadaire, soit 80 jours par an, alors qu'ils doivent normalement être présents à leur poste 24 heures par semaine, soit 160 jours par an. Résultat : les aéroports français seraient gérés par des aiguilleurs du ciel en sous effectif.
Le quotidien explique que ces absences illégales sont plus que récurrentes et qu'elles entrent même dans un système bien huilé qui s'organise de la manière suivante : les contrôleurs aériens travaillent en équipes tournantes et chacun doit être présent à son poste. Mais dans les faits, plusieurs manquent à l'appel. Ces absences sont consignées "dans un cahier organisant le temps de travail et les rotations d'effectifs de manière totalement illégale", écrit Le Figaro, qui note qu'aucune réaction officielle n'a pu être obtenue.
Un contrôleur gère plusieurs postes Le quotidien cite cependant, sous couvert d'anonymat, un cadre d'Air France qui souligne que la compagnie a "à maintes reprises, relevé une diminution du nombre de mouvements d'avions sur les pistes alors qu'il n'y avait aucun problème météorologique ou technique" puis constaté que les "contrôleurs aériens n'étaient pas à l'effectif prévu".
Ces absences posent un réel problème de sécurité, note Le Figaro. "Quand un contrôleur doit assurer le poste de plusieurs de ses collègues absents, il doit gérer plusieurs zones. Pour cela, il doit regrouper plusieurs fréquences radio", pouvant entraîner une cacophonie et une "situation de stress propice à l'erreur", explique le quotidien. Selon des pilotes d'Air France, plusieurs incidents liés à ces sous-effectifs ont été recensés, avance Le Figaro.
Réagissant à cet article, le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau a demandé mercredi un rapport "dans les 24 heures" au directeur général de l'Aviation civile. "La sécurité aérienne est une priorité absolue pour le transport aérien", a précisé Dominique Bussereau dans un communiqué, avant d'assurer un peu plus tard à l'Assemblée que l'aéroport de Roissy-Charles assure plus de 500.000 vols par an "dans des conditions de sécurité optimales". La Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a indiqué de son côté qu'elle était "en train d'apporter les éléments de réponse que Dominique Bussereau a demandés", sans faire plus de commentaire sur le fond dans l'immédiat. La direction d'Air France n'a elle pas souhaité faire de commentaire.