Air France et ses pilotes aimeraient bien que le contribuable français, celui qui est de plus en plus considéré comme une « vache à lait », paie pour sauver la compagnie aérienne privée. Il y a trop de vieux pilotes qui coûtent cher chez Air France. À l’époque du far west un bon indien était un indien mort, maintenant, chez Air France un bon pilote sera un pilote à la retraite. Le SNPL fait pression pour que les pilotes de plus de 60 ans soient mis à la retraite d’office dans les entreprises où il y a un problème d’emploi. C’est une excellente nouvelle pour les jeunes pilotes mais beaucoup moins pour les classes moyennes qui travaillent et « cotisent » à pôle emploi ! Le vieux pilote débarqué à 60 ans n’a pas droit à sa retraite de la caisse nationale d’assurance vieillesse, il va donc falloir lui « offrir » 3 ans de chômage
C’est environ 140 pilotes Air France en 2012 et autant pour 2013 et 2014. Petit calcul : prenons un commandant de bord A330/A340 au 9e échelon, CL2, Cat C, a 60 ans il doit être là ou pas loin. Ce monsieur est payé (chiffre bilan social opération aérien 2010) 15255 euros par mois. Cela donne droit à une indemnité en ARE (Aide retour à l’emploi) pendant 1095 jours à 6020 net par mois soit 72 240 euros par an. Pour 140 pilotes cela fait donc 10 113 600 euros par an. Sachant qu’au vu de la pyramide chez Air France il y en a bien pour 3 ans à ce rythme… La « classe moyenne » appréciera sans doute cette nouvelle charge.
Quid de la CRPN en cas d’acceptation du gouvernement. Selon Jean Serrat, ancien vice-président du SNPL, cette mesure « serait suicidaire pour l’équilibre financier de notre caisse complémentaire de retraite, la CRPN, équilibre dont le déficit structurel croît sans discontinuer depuis 1995″. Si jamais le gouvernement acceptait il pourrait y avoir un rappel à l’ordre de Bruxelles avec une amende à la clé. « Pouvoir transférer du fait de l’âge un groupe ciblé de salariés d’une entreprise privée à la charge financière de la collectivité nationale relève d’une aide publique déguisée qui est susceptible de fausser directement le droit communautaire à la libre concurrence ».