En 2015 le pétrole n’a fait que baisser pour passer de 50$ en début d’année à un peu plus de 35$ très rapidement. Cette belle dégringolade est le fruit d’un climat géopolitique très instable couplé à une surproduction inondant le marché. La loi de l’offre et de la demande faisant le reste on a un court qui s’écroule. Mais 2016 va-t-elle voir cette tendance se poursuivre, les prix vont-ils se stabiliser ou devons-nous nous attendre à une hausse des courts dans les mois à venir ?
Une des raisons de la surproduction actuelle est le retour dans le jeu de l’Iran. Pendant la durée de l’embargo ce pays ne pouvait exporter son pétrole et la planète devait se contenter du pétrole du « bac à sable » et de celui de la Russie en grande majorité. Cependant l’Iran est de retour et, après tant d’année d’embargo, a besoin de liquidité pour investir massivement et rattraper son retard. L’Iran vend donc son pétrole en ouvrant les vannes en grand, le prix n’est pas son problème, il veut du cash et est assis sur une des plus grosse réserve connue !
Alors, super, le baril va rester bas encore pas mal de temps me direz-vous, et bien non, il va remonter et vite même. Le pétrole bas n’arrange pas grand monde en fait. A part vous et moi à la station essence et les compagnies aériennes personne n’a intérêt à voir un pétrole aussi bas, il suffit de voir la réaction des marchés pour s’en rendre compte. Donc, les producteurs vont fermer les robinets et le prix montera automatiquement. L’Arabie Saoudite et la Russie sont en grande discussion pour trouver un accord afin de réguler la production pour créer un peu de rareté et faire monter le cours dans les mois qui viennent. Les analystes envisagent une remonté du prix du baril au-dessus des 55$ dans les 3 mois à venir.
Ou cela devient beaucoup plus gênant c’est pour les compagnies aériennes et, dans le cas présent, Air France. Hier nous apprenions que la compagnie nationale avait fait une bonne année, était bénéficiaire et que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Alors oui, cette belle performance est due, un peu, à la baisse du pétrole mais surtout grâce aux efforts des personnels pouvait-on lire ici ou là.
Sans vouloir casser l’ambiance il est tout de même intéressant de creuser un peu les chiffres pour avoir une idée plus précise du pourquoi cette embellie en 2015. En 2015 Air France à dépenser environ 8.2 milliards de dollars pour remplir les réservoirs de ses avions contre 8.9 milliards durant l’année 2014. Précisons « qu’une variation d’un dollar par baril a un impact de 40 millions de dollars sur la facture, dans un sens ou dans l’autre », selon Yan Derocles, analyste, spécialiste de l’aéronautique chez Oddo Securities.
Alors à partir de là soyons juste un peu prévisionniste. Le pétrole ne va pas rester à ce court encore bien longtemps et risque fort de remonter d’une bonne vingtaine de dollars par baril soit, selon Yan Derocles une facture en hausse de +/- 800 millions de dollars. D’ailleurs si l’on compare la facture 2014 à celle de 2015 on remarque un écart de +/- 900 millions de dollars. Ce chiffre est tout de même très proche de celui du résultat d’exploitation 2015 non ? Ce bon résultat serait-il en fait le résultat d’une situation géopolitique et non celui du travail des salariés qui ont fait des efforts de productivité ?
Alors oui, et non ! Oui, les 800 millions d’euros du résultat d’exploitation sont fortement dues au prix du baril de pétrole. En 2014, Air France clôturait avec un résultat d’exploitation négatif de 129 millions d’euros donc oui, les efforts ont payé car le résultat d’exploitation a gagné 1 027 millions d’euros en un an.
2015 est donc une bonne année pour Air France même si une bonne partie de son résultat est la conséquence de variables économiques sur lesquelles la compagnie aérienne n’a aucun levier. Le prix du baril va monter, il va donc falloir que la productivité suive pour garder le cap…
Vous oubliez quelque chose…. La baisse du pétrole n’est pas dûe au retour de l’Iran sur le marché, mais à la surproduction mondiale (les usa sont les premiers producteurs de pétrole), à la faiblesse de la demande et aux craintes concernant la croissance de la Chine. Votre analyse est donc un peu rapide….
Par ailleurs, il y a quelques années les analystes prévoyaient un baril à 300 dollars en 2015. Comme quoi, les analystes ont bien du mal à prévoir ce genre de choses. L’avenir nous dira si vous aviez raison.
En ce qui concerne Air France, réjouissons – nous un peu des résultats, et arrêtons le French Bashing. « C’est pas suffisant! Les autres font mieux ». Ça on le sait. Air France va certainement devoir continuer à améliorer sa compétitivité, mais ces bénéfices traduisent tout de même un « mieux » de la compagnie.
Production mondiale 2013
Russie: 10 018,9 / 13,17 % (kbbl et pourcentage production globale)
Arabie saoudite: 9 684,7 / 12,73 % (kbbl et pourcentage production globale)
États-Unis: 7 454,9 / 9,80 % (kbbl et pourcentage production globale)
http://www.france24.com/fr/20160121-petrole-iran-production-economie-marche-arabie-golfe-russie-venezuela
Nous avons résumé a « La loi de l’offre et de la demande faisant le reste on a un court qui s’écroule » pour ne pas aller trop loin dans l’analyse de marché….
Pour le reste oui, comme nous le disons a la fin de l’article ces résultats sont une bonne chose et oui, il faut continuer 😉
La couverture carburant étant aux alentours des 60 dollars, AF peut donc affronter cette supposée hausse sans frémir
Ça c’était le prix début 2015… La couverture est réévalués tout les 3 mois et la répercussion de la baisse a pris tout son poids au début du 3eme trimestre 2015, celui ou il y a le plus de vols…
PNC Contact Là aussi vous vous trompez… « La performance d’Air France-KLM va encore s’améliorer en 2016 avec la baisse annoncée de la facture carburant. Au cours du baril actuel, elle devrait baisser de 2 milliards de dollars, en tenant compte du niveau de couverture carburant du groupe (60% des besoins en kérosène sont couverts à 62 dollars le baril) et de la parité euros-dollars actuelle. » Cf la Tribune. Donc la baisse n’a pas encore pris tout son poids, comme vous dites!
Sauf que si ça remonte AF en subira les conséquences avec 3 mois de décalage… Alors oui pour le premier trimestre mais pour la suite rien n’est gagné et, de toute façon, le pétrole ne restera pas très longtemps aussi bas…
Pour cela, il faudrait que ça remonte au delà de 62$, ce qui prendra certainement du temps. Quoi qu’il en soit, en contrepartie des efforts demandés aux salariés, il serait intéressant que l’Etat y mette du sien. Quand on regarde l’actualité, il en a manifestement les moyens. (cf les aides aux agriculteurs, la recapitalisation d’Areva et peut être bientôt d’EDF…. ).
Areva est une entreprise publique quand au agriculteurs je ne pense pas que leur ituation ait quoi que ce soit de comparable avec celle des employes Air France…
Au contraire, la situation des agriculteurs est très comparable à celle d’Air France. (cf: distorsion de concurrence. La preuve, l’Etat a baissé les charges de 7 points). Sans alignement de la fiscalité d’AF sur celle KLM, à minima, toute négociation est vaine car jamais Air France ne sera en mesure d’être compétitive. Même si les salariés consentent 20% , 30% ou 40% d’efforts….
Mais c’est le cas pour toute les entreprises françaises ! Il n’y a donc aucune raison que la fiscalité d’Air France soit modifiée sans que celle des autres entreprises françaises le soit aussi… N’oublions pas le principe d’egalité face a l’impôt…
Alors pourquoi faire des efforts? Pour faire durer le long déclin? Pour ne pas embarrasser la classe politique? Autant baisser les bras et mettre chacun devant ses responsabilités. Qui a le plus à perdre dans tout ça? Je pense sincèrement que c’est l’Etat. 1,4% du PIB, s’ils disparaissaient, ça serait difficile à compenser. Sauf à faire peser l’effort sur les autres sociétés ou sur le contribuable en augmentant les impôts….
Pourquoi l’artisan doit il payer 50% de charges, pourquoi les PME sont elles au bord de l’asphyxie ?… Le problème n’est pas Air France mais est beaucoup plus global et cette page n’est pas le lieu approprié pour entamer une réflexion économique et politique… En privé avec plaisir 😉
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