L’agence de l’aviation civile de l’ONU a terminé son rapport sur l’enquête du détournement par la Biélorussie d’un vol Ryanair. Ce détournement avait pour but d’arrêter un journaliste dissident.
L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a déclaré le 17 janvier que le rapport d’enquête avait été rendu accessible à l’ensemble des 193 membres. Cela comprend les 36 États siégeant actuellement au conseil de l’organisation.
Le journaliste biélorusse Raman Pratasevich et sa petite amie russe, Sofia Sapega, ont été arrêtés en mai 2021. La Biélorussie avait dépêché un avion militaire pour escorter leur vol Athènes-Vilnius opéré par Ryanair pour atterrir à Minsk.
Les autorités biélorusses avaient affirmé avoir agi en raison d’une alerte à la bombe qui s’est avérée fausse.
De nombreux pays ont condamné l’action ordonnée par l’homme fort biélorusse Alyaksandr Lukashenka. Cet acte a été qualifié comme un “détournement d’État” d’un avion de passagers.
La Grande-Bretagne et l’Union européenne ont répondu en disant aux compagnies aériennes d’éviter l’espace aérien biélorusse. De plus elles ont interdit le transporteur phare du pays, Belavia. Plusieurs pays, dont les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et l’Union européenne, ont annoncé de nouvelles sanctions contre la Biélorussie.
L’OACI, basé à Montréal, a indiqué :
Les représentants du Conseil examineront officiellement toute autre mesure à prendre par l’OACI à la suite des conclusions du rapport lors d’une réunion actuellement prévue le 31 janvier. Ce jour-là, le conseil examinera également une demande de la Biélorussie concernant ce que l’État considère comme des restrictions ou des sanctions illégales qui lui ont été imposées à la suite de l’événement, par d’autres États et l’UE.
OACI
Détournement politique
Le rapport, qui a été retardé à plusieurs reprises, a été rédigé par des experts dans les domaines de la sécurité aérienne, des opérations aériennes, de la navigation aérienne et du droit aérien international.
Pratasevich est accusé d’avoir joué un rôle dans les troubles civils qui ont suivi une élection présidentielle. Election contestée en août 2020. S’il est reconnu coupable, il encourt jusqu’à 15 ans de prison.
Pratasevich était un administrateur clé de la chaîne Telegram Nexta-Live. Cette chaine a couvert les manifestations de masse contre les résultats officiels de l’élection. Ces dernières ont conféré à Loukachenka un sixième mandat présidentiel. Et cela malgré les critiques généralisées selon lesquelles le vote avait été truqué.
Sapega fait face à plusieurs accusations liées au partage d’informations sur les manifestations. Si elle est reconnue coupable, elle risque jusqu’à six ans de prison.
Pratasevich et Sapega sont actuellement assignés à résidence depuis le détournement du vol Ryanair et le début de l’enquête de l’ONU.
Le régime de Loukachenko est déjà isolé au niveau international en raison de sa répression brutale du mouvement prodémocratie du pays. L’Union européenne, les États-Unis et d’autres pays ont imposé plusieurs séries de sanctions coordonnées au Bélarus.