Le ciel américain voit naître un nouveau géant via la fusion entre American Airlines et US Airways. Pour Air France cela n’est définitivement pas une bonne nouvelle. Les compagnies américaines ont passé un cap, elles se sont restructurées et dorénavant elles génèrent des bénéfices et disposent d’un important cash-flow. Elles sont en mesure de concurrencer Air France sur les vols transatlantiques qui représentent un secteur important de la compagnie aérienne. Mais le plus dangereux n’est pas là.
Selon La Tribune, certains experts estiment-ils que cette solidité va avoir des conséquences sur le transport européen. « Le fait de disposer de trois compagnies aériennes fortes peut conduire Washington à reprendre les discussions avec Bruxelles pour libéraliser les conditions de propriété des compagnies des deux bords de l’Atlantique », explique Yan Derocles, analyste chez Oddo Securites. À l’heure actuelle des investisseurs étrangers ne peuvent prendre le contrôle d’une compagnie aérienne. Cela est la conséquence du refus des États Unis qui ne voulaient pas voir leurs compagnies basculer aux mains de sociétés étrangères alors qu’elles étaient des proies faciles dans les années 2000. L’Europe pourrait bien ne pas avoir la même position que les USA et accepter cette évolution qui serait dans l’intérêt du consommateur. La France serait sans doute farouchement contre car Air France n’aurait pas les moyens de contrer une OPA. Les Allemands laisseraient faire car la Lufthansa est en bien meilleure santé, les Anglais apprécient ce type d’évolution et les autres pays n’ont plus de compagnie aérienne nationale (Iberia…) ou n’ont plus les moyens de la sauver (Alitalia). Paris devra donc tenter seul de sauver Air France d’une OPA américaine si Bruxelles revoit sa copie.