Le tribunal de Seine Saint Denis a condamné neuf activistes Greenpeace suite à l’action contre un avion Air France. Suite au verdict l’ONG a déclaré que « l’association et les militants se réservent le droit de faire appel de cette décision ».
Ils ont été jugés pour être entrés dans l’aire de trafic de l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle le 5 mars 2021. Les militants ont repeint partiellement un avion Air France en vert pour dénoncer le mirage de l’avion vert. Le SNPL avait d’ailleurs communiqué peu après.
Les neuf militants ont été condamné pour dégradations volontaires, entrave à la navigation aérienne et, pour certains, de refus de se soumettre à un prélèvement ADN. Ce ne sont pas tant les amendes infligées qui contrarient l’ONG environnementale car, comme elle le souligne elle-même,
Elles correspondent à celles requises par le parquet lors du procès : le tribunal a infligé des amendes de 700 euros aux militants sans casier judiciaire et entre 80 et 120 jours-amende de 10 euros à ceux qui ont déjà été condamnés pour des actes de désobéissance civile.
Greenpeace
Greenpeace s’agace surtout que le tribunal soit allé au-delà des réquisitions. Il a pononcé, en outre, « une peine d’interdiction de paraître aux aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et du Bourget pour trois ans sous peine de six mois d’emprisonnement ferme ».
Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace France, a déclaré dans le communiqué :
Les juges ont balayé la défense des militants et de l’association sur la liberté d’expression et l’état de nécessité, témoignant d’un refus judiciaire de s’adapter au contexte d’urgence climatique alors que les prévenus agissent en son nom, l’intérêt général.
La sanction d’une interdiction de paraître dans ces aéroports sous peine d’emprisonnement envoie un très mauvais signal, en privant de facto les militants de leur liberté de mouvement. Cette condamnation, qui prend la forme d’une menace d’emprisonnement, s’inscrit dans le cadre de la politique répressive de la préfecture de police et du ministère de l’Intérieur contre les militants écologistes.
Jean-François Julliard / Greenpeace
Les débordements des associations de défense de l’environnement se sont multipliés ces dernières années dans les aéroports. Elles visent à dénoncer l’urgence climatique comme celle au Bourget contre les jets privés. En septembre dernier, des militants d’Attac et d’Extinction Rebellion ont tenté d’y planter symboliquement des arbres.
En février dernier, lors du procès des militants de Greenpeace, l’un d’eux justifiait ainsi son action contre un avion Air France de désobéissance civile :
Nous voulions nous exprimer de manière non violente et symbolique. Cela nous permet de parler, d’écrire, de bousculer les consciences, de faire exister cette juste cause, d’écouter les experts.
Militant Greenpeace
La France, mais aussi les Pays-Bas sont confrontés à de tels actes de la part de militants écologistes. Ils ont tenté de perturber les arrivées et les départs à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol le 5 novembre 2022.
Le 23 mai 2023, dans le cadre d’un acte similaire visant à perturber le mouvement des avions et à tenter de réduire les activités aériennes à l’échelle mondiale, plus de 100 militants pour le climat de plusieurs pays sont entrés et ont tenté de perturber le salon aéronautique Ebace2023 à Genève et ont appelé pour une interdiction mondiale des ventes de Business Jet.
Air France, dont l’avion a été immobilisé pendant trois jours, avait demandé un euro symbolique de dommages et intérêts. Les dégâts matériels d’un montant de 60 000 euros ont été couverts par une assurance. Aéroports de Paris (ADP) avait présenté la même demande. Les deux sociétés ont obtenu gain de cause jeudi pour atteinte à leur image.