Les procureurs ont déclaré mercredi qu’ils ne chercheraient pas à faire condamner Air France et Airbus pour le crash d’un vol Rio-Paris en 2009. Ils affirment qu’ils n’étaient pas en mesure de prouver que les compagnies étaient coupables d’homicide involontaire. Le Procès Air France AF447 tourne à la mascarade ?
Le procureur de la République a indiqué :
Leur culpabilité nous paraît impossible à prouver. Nous savons que cette opinion sera très probablement difficile à entendre pour les parties civiles, mais nous ne sommes pas en mesure de demander la condamnation d’ Air France et d’ Airbus.
Procureur
Les deux sociétés ont été jugées pour déterminer leur responsabilité dans la pire catastrophe aérienne de l’histoire d’Air France. Cette dernière a fait 228 morts à bord du vol AF447 .
Tous deux ont nié les accusations d’homicide involontaire passible d’une amende maximale de 225 000 euros.
La décision de ne pas demander de condamnation par le procureur est inhabituelle. Cependant elle ne signifie pas que l’équipe de trois juges supervisant le procès doive suivre leurs conseils.
Les procureurs ont initialement abandonné les poursuites contre les entreprises en 2019. Cette décision avait exaspéré les familles des victimes à l’époque.
Une cour d’appel de Paris a annulé cette décision en 2021 et a ordonné la poursuite du procès.
Daniele Lamy, responsable de l’association de victimes Entraide et Solidarité AF447, a indiqué :
Nous avons un procureur qui est censé défendre les victimes qui finalement défend la multinationale Airbus.
Daniele Lamy
Elle a dénoncé un « procès biaisé contre les pilotes ».
Procès Air France AF447, les pitots au cœur du procès
Le rôle des tubes Pitot a été au cœur des huit semaines d’audience. Ces derniers servent a mesurer la vitesse de l’avion.
Le tribunal a appris comment un dysfonctionnement des tubes, qui se sont bloqués avec des cristaux de glace lors d’une tempête au milieu de l’Atlantique, a provoqué le déclenchement d’alarmes dans le cockpit de l’Airbus A330 et l’arrêt du système de pilotage automatique.
Des représentants d’Airbus et d’Air France ainsi que des experts techniques ont souligné comment les pilotes ont mis l’avion en montée après la panne des instruments, provoquant le décrochage de l’Airbus.
Les avocats des familles des victimes ont souligné que les deux sociétés étaient au courant du problème des tubes Pitot avant l’accident et que les pilotes n’étaient pas formés pour faire face à une urgence de ce type à haute altitude.
Les tubes défectueux, fabriqués par la société française Thales, ont été rapidement remplacés sur les avions du monde entier dans les mois qui ont suivi l’accident.
L’accident a également entraîné une refonte des protocoles de formation dans l’ensemble de l’industrie, en particulier pour préparer les pilotes à gérer le stress intense des circonstances imprévues.
Les pilotes sont également désormais tenus de pratiquer continuellement les procédures en cas de décrochage lors des séances de simulateurs.
Le 17 octobre, les avocats et les familles des victimes ont été autorisés à écouter pour la première fois l’enregistrement vocal des dernières minutes des pilotes.
Il a fallu près de deux ans pour récupérer les enregistreurs de vol du fond de l’Atlantique.
Pour beaucoup ce procès Air France AF447 n’est qu’une mascarade et vous, votre avis ?