Dans son plan de sauvetage de la compagnie aérienne Air France le gouvernement avait demandé la fin des vols intérieurs reliant des métropoles a moins de 2 heures 30 minutes par le train. Les vols intérieurs Air France entre Paris et Bordeaux ou encore Lyon et Nantes vont donc disparaitre au profit du TGV.
L’État français compte bien aller plus loin et interdire ces vols a toutes les compagnies aériennes. C’est Jean-Baptiste Djebbari qui l’a indiqué il y a peu :
Il n’est évidemment pas envisageable que des opérateurs quels qu’ils soient, notamment low cost, viennent s’y insérer. Donc nous prendrons un arrêté pour des raisons environnementales, compatible évidemment avec le droit européen, de manière à ce qu’il n’y ait pas, effectivement, ces effets de distorsion de concurrence.
Jean-Baptiste Djebbari
La fin des vols intérieurs, une décision plus politique qu’écologique ? La question est clairement judicieuse quand on regarde les chiffres. Le transport aérien représente environ 5% des émissions de CO2 mais le transport court courrier ne représente que 20% des vols. Cette faible partie c’est l’ensemble des vols intérieurs et si l’on prend uniquement les lignes qui seront supprimées par le gouvernement ce chiffre descend encore fortement. Autant dire que pour ce qui est des émissions de CO2 cette décision aura un effet nul ou, pour le mieux, négligeable…
Si le gouvernement français semble croire être en mesure de mettre en place ces interdictions il va se heurter à plusieurs problèmes légaux. Le principal concerne l’article 20 du règlement européen 1008/2008 qui l’oblige à notifier la Commission Européenne et à démonter « des problèmes graves en matière d’environnement ». Les trains roulent à l’électricité mais il est bon de rappeler que cette dernière est produite par des centrales nucléaires mais aussi par des centrales à charbon ou à pétrole. La part des énergies émettrices de CO2 va augmenter dans la production d’électricité avec la fermeture de Fessenheim. Si on ajoute à cela le cout écologique de la construction d’une ligne LGV le bilan devient clairement moins bon, voir mauvais…
Pour mettre en place cette mesure il faut que l’ensemble des Etats européens l’approuvent et comment imaginer que l’Espagne avec Volotea ou Vueling ou encore l’Irlande avec Ryanair acceptent de se priver de lignes abandonnées par Air France ?
Les élections municipales approchent et la majorité a clairement besoin des écologistes pour espérer ne pas sombrer alors, véritable intention politique ou petite manœuvre électorale qui finira par aucune mise en place ?