Le gouvernement français, par la voix de Jean-Baptiste Debbari Secrétaire d’État aux transports, a annoncé avoir mis en place des dispositifs pour « soutenir les compagnies aériennes impactées par la crise ».
Ces dispositifs de l’Etat pour sauver le transport aérien ont été approuvés par la Commission Européenne au titre de « compensation des répercussions économiques de la pandémie.
Pour rappel le secteur va perdre environ 45% de ses recettes pour l’année 2020 selon IATA. Précisons tout de même qu’une part non négligeable des frais de fonctionnement ne sera pas présente dans les bilans de fin d’année.
Donc, pour sauver le transport aérien français l’Etat fait très fort, un geste d’un courage politique sans égal, un vrai plan Marshall :
Pour soutenir les compagnies aériennes impactées par la crise, nous reportons une partie des taxes et redevances exigibles entre mars et décembre 2020.
Donc, en résumé, les taxes vous les paierez quoi qu’il arrive ! A la lecture du communiqué de presse disponible ci-après une parodie nous revient à l’esprit…
Et pendant ce temps dans le reste du monde
Pendant ce temps l’Émirat a annoncé qu’il allait mettre la main à la poche pour sauver Emirates. American Airlines va recevoir 12 milliards de dollars de la part de l’État Americain et d’autres états sont déjà en train de mettre en place des plans concrets pour permettre aux compagnies aériennes de passer la crise et être au rendez-vous au moment de la reprise. Comme le dit si bien le « chief Strategy and Transformation Officer » de Qatar Airways, un ancien d’Air France :
Je pense que quand le trafic va rebondir, il rebondira relativement vite car, après avoir été confinés chez eux pendant longtemps, les gens auront envie de voyager, et les entreprises auront besoin de voyager. Qatar Airways a mis en place ce système flexible pour ressortir plus fort de la crise. Si nous prenons une plus grosse part du gâteau pendant la crise, nous essaierons de la conserver après la crise, sachant que le marché sera différent avec des compagnies qui seront sans doute plus petites.
Sans une vraie politique de l’État pour soutenir les compagnies aériennes et le transport aérien français il y a fort à parier que les « plus petites » seront sur le territoire français, enfin pour celles qui seront encore là…
PS: le décret étant daté du 1er avril 2020 nous avons encore l’espoir que c’était un poisson…