Air France – KLM, groupe aéronautique franco néerlandais, va présenter ses résultats pour le premier semestre demain et ce devrait être une perte nette de 134 millions d’euros à la clef.
Air France ne cesse de critiquer et dénoncer les pratiques des compagnies aériennes du Golfe (Qatar Airways, Emirates Airlines et Etihad) mais n’hésite pas à faire appel à l’une d’elle quand elle a besoin d’affréter. Afin de maintenir ses capacités cargo Air France n’a pas hésité a affrété un Boeing 777F de la compagnie aérienne Qatar Airways.
Autant dire que la pilule ne passe pas auprès des syndicats et surtout auprès du SNPL (syndicat de pilotes) qui n’a pas hésité à faire part de son mécontentement auprès de la presse durant le week-end :
C’est aujourd’hui le cargo qui ne peut plus être assuré par Air France en moyen propre. Il est vrai que notre flotte est passée de onze (neuf B747 et deux B777F) en 2010 à deux B777F aujourd’hui. Ces deux avions ne suffisent manifestement plus puisque la direction d’Air France a décidé un nouvel affrètement de B777F (avion + pilotes) auprès de Qatar Airways ! Après avoir dénoncé la concurrence déloyale des compagnies aériennes des pays du Golfe, Air France participe aujourd’hui à l’activité de l’une de ces compagnies au détriment de l’emploi français.
On se dirige donc au niveau financier par une perte nette de 164 millions d’euros pour le premier semestre mais, peut-être plus que les grèves à répétition et la hausse du prix du baril de pétrole, c’est l’absence de direction a la tête du groupe qui inquiète les investisseurs pour le futur du groupe Air France – KLM. Cela fait maintenant 2 mois que l’ancien PDG Jean-Marc Janaillac a claqué la porte de l’entreprise et, depuis, Anne-Marie Couderc a pris le poste de directrice non-exécutive. Plusieurs noms ont fuité dans la presse concernant le prochain patron mais tous ont été démentis par le groupe. Maintenant on attend septembre, c’est les vacances…
La gouvernance du groupe Air France – KLM est donc actuellement dans une phase d’incertitude ce qui n’est plus le cas de l’entrée au capital du groupe français AccorHotels. Si ce dernier comptait reprendre 7% du capital et avait trouvé des investisseurs français prêts à reprendre les 7% autre pourcent afin de reprendre l’ensemble des parts de l’Etat, c’est fini. Le projet est enterré. L’Etat est obnubilé par l’affaire Benalla et il préfère attendre l’arrivée d’un nouveau PDG à la tête du groupe pour avancer sur le sujet.
Quid de l’avenir d’Air France – KLM entre grèves, hausse du pétrole et une direction fantôme depuis plusieurs mois ?