Air France devrait avoir son nouveau patron avant la fin du mois, c’est en tout cas le souhait de sa présidente non-exécutive actuelle, Anne-Marie Couderc. Cette dernière a répondu aux questions de Bruno Trevidic pour LesEchos.fr.
Concernant les revendications actuelles des salariés sa réponse est des plus claires :
Les syndicats ont bien entendu évoqué aussi les questions salariales. Je leur ai expliqué, qu’étant dans une période de transition, nous n’étions pas en mesure de rouvrir des négociations salariales. Ni Franck Terner [le directeur général d’Air France NDLR] ni moi-même n’ayant reçu de mandat du conseil d’administration pour le faire. J’ai évidemment incité tous mes interlocuteurs à faire preuve de responsabilité et de patience, pour permettre à la compagnie de traverser cette période dans les meilleures conditions.
Concernant le préavis de grève qui a été déposé par l’intersyndicale qui demande toujours une augmentation de salaire elle annonce avoir été surprise par ce choix et ne pas comprendre cette position :
Je constate que pour certains d’entre eux, il n’y a qu’une seule stratégie : celle de l’épreuve de force permanente. Ce n’est pas ma conception du dialogue social. Cette attitude, de la part des personnes qui défendent les intérêts des salariés me semble irresponsable vis-à-vis de la compagnie. C’est mettre en danger l’entreprise et ses salariés, et c’est manifester bien peu de respect pour les clients.
Anne-Marie Couderc souhaite, dans un premier temps, faire un diagnostic précis avec les salariés de l’entreprise. Elle a missionné Franck Terner pour qu’il prenne à bras le corps cette mission afin de permettre à la direction de faire le point et de trouver des solutions pour avancer.
J’ai demandé à Franck Terner de définir, avec ses équipes, une méthode de travail pour permettre aux salariés d’Air France de s’exprimer par tous les moyens possibles, y compris par des rencontres physiques informelles avec des salariés, et qui permette de dresser un premier diagnostic et d’établir des préconisations. Cette démarche fera l’objet d’un suivi hebdomadaire. Et je suis prête à m’engager personnellement à ce que les préconisations qui en résulteront soient suivies d’effets concrets.
Concernant les hausses de salaire demandées par l’intersyndicale la réponse est claire, non et encore non :
Le conseil d’administration a réaffirmé qu’il ne confierait pas de mandat pour une nouvelle négociation salariale dans les circonstances présentes et dans l’attente de la mise en place d’une gouvernance pérenne. (…)Nous sommes dans une période de transition et il y a des sujets qu’on ne peut tout simplement pas aborder. Par ailleurs, notre projet d’accord salarial était cohérent avec la situation de l’entreprise. Or la situation économique est en train de se dégrader très sérieusement, du fait des grèves mais aussi de la hausse du prix du pétrole. Le conseil d’administration a confirmé qu’il n’y aura pas de mesure salariale afin de ne pas obérer la marge d’action de la future gouvernance. Cette question pourra éventuellement être abordée plus tard, mais le futur dirigeant doit avoir sa propre appréciation des sujets.
Juillet devrait donc être un mois crucial pour Air France – KLM qui devrait connaitre le nom de son futur PDG, savoir enfin si l’Etat décide de vendre ses parts au groupe Accor et poursuivre son vol en zone de turbulences avec des mouvements sociaux en perspective…