Coup de gueule d’un pilote AF, syndiqué au SNPL depuis mon entrée dans la compagnie, gréviste ces derniers temps, mais dégoûté par la tournure prise par mon syndicat. Pourquoi ?
- La communication du SNPL devient déplorable. Tant les moyens que la façon sont de moins en moins crédibles. Aller régler ses comptes anonymement sur Twitter, ou dénoncer un chef de division sur Telegram (me dites pas qu’ils ne s’y attendaient pas…) sont des méthodes indignes. Il ne reste plus que les groupes privés sur Facebook avec des listes de « jaunes ». Alors moi aussi, je vais balancer anonymement, j’adopte les mêmes règles du jeu.
- Il n’y a plus de stratégie pour le long terme. Si je trouvais légitime de demander plus que la proposition indécente de la direction, on voit maintenant qu’Evain décline la même stratégie que pour Joon : on continue de mettre la pression pour avoir mieux. On sait comment ça va se terminer : il se félicitera de signer l’accord qu’il refuse aujourd’hui…
- Evain justifiait sa fermeté par l’absence de propositions côté direction. Maintenant que la direction a fait un pas, Evain refuse d’en faire autant. C’est pas honnête ! Pire encore, il refuse de recueillir l’avis des pilotes qu’il est censé représenter… Je vois déjà comment ça va se terminer : si c’est pas lui qui organise le référendum, ce sera la direction. (ndlr: ca y est, c’est fait !) Comme ça ils auront beau hurler au scandale du contournement des représentants du personnel, ils auront définitivement tout perdu…
- Ce syndicat devient autant démocratique que les AG des étudiants, le chien en moins… Comme pour les étudiants, les grévistes sont en minorité et même au sein du SNPL, des voix discordantes s’élèvent. Mais les « purs et durs » les ignorent et se retranchent derrière une pseudo légitimité qui remonte aux dernières élections et qu’il n’est pas question de remettre en cause (référendum). Les démissions de ces derniers mois ? On s’en fout ! Beaucoup se demandent comment Evain a pu arriver à la tête du syndicat. Peut-être que Coluche a la réponse : « Il a dû arriver premier dans un concours de circonstances »…
- Et la goutte de trop : le protocole instructeur 787 ! On a des gars qui sont pilotes, mandatés pour défendre les pilotes, et qui ont décidé de faire les têtes de mule en refusant de prolonger un accord qui ne coûte pas grand-chose vu le nombre de volontaires. En conséquence, ils vont priver une centaine de pilotes de leur qualification (ne vous inquiétez pas, ils ne seront pas concernés, eux), et obliger la compagnie à clouer au sol l’avion le plus économe de la flotte. On reparle de stratégie ou pas ?
- Des bruits courent qui laisseraient entendre que les jours de grève seraient choisis en fonction des jours de délégation de certains dirigeants. Pourquoi colporter des bruits ? Parce qu’il y a déjà eu quelques malhonnêtetés sur la période de Noël il n’y a pas si longtemps… Si c’est faux, il faut être transparent en rendant les plannings publics. Si c’est vrai, il ne reste plus qu’une seule porte : la démission.
Ma décision est prise : je volerai sur les prochains jours de grève. Même si c’est pas ma rotation initiale. Et j’arrête de payer ma cotisation. Je la reprendrai avant les élections pour virer ces incapables.
Publicités