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Aérien et emploi, AF vs EK

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Une étude, certes pas très récente car datant de 2014, a refait surface sur les réseaux sociaux suite au tweet de @CompetitionEU. Cette étude a été réalisée par AEA – ATAG et montre le nombre d’emploi en France pour une ligne long-courrier opérée par une compagnie aérienne française par rapport à la même ligne opérée par une compagnie aérienne du Golfe, Emirates en l’occurrence

AEA est l’acronyme de Association of European Airlines et ATAG celui de Air Transport Action Group.

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Selon cette étude une ligne long courrier opérée par Air France représente 800 emplois en France, 300 emplois directs et 500 indirects. Cette même ligne, opérée par Emirates représente seulement 200 emplois en France, 50 direct et 150 indirects.

La France perd donc des emplois en autorisant les compagnies aériennes du Golfe à avoir des droits de trafic en France, à la première lecture de cette information ça se tient.

Cependant on peut se poser la question suivante, pourquoi les compagnies aériennes du Golfe ont-elles réussi à s’implanter aussi vite et aussi fort sur le marché français ? Pourquoi des passagers qui peuvent partir vers l’Asie en vol direct avec Air France préfèrent-ils une escale à Dubaï avec Emirates ?

Certes la qualité du service doit jouer. Emirates truste depuis plusieurs années les meilleures places dans les classements internationaux, mais ça ne peut être la seule raison. La raison principale est sans doute le prix.

Exemple :

Paris – Hong Kong le 20 juillet en Busines sur Air France c’est 7 456 euros pour un retour le 27 juillet.

La même destination aux mêmes dates dans la même catégorie sur Emirates c’est 3 796 euros en classe Affaires « Flex Plus ».

Évidement va y avoir une escale et ce sera donc plus long mais c’est tout de même prêt de 4 000 euros moins cher.

Est-ce que le cout du travail en France explique à lui seul ce delta de prix ? Sans doute pas même si il y contribue en parti. Est-ce que le ratio PN/PS Air France versus celui d’Emirates contribue à cet écart ? Sans doute même si il n’est pas la seule explication.

Si Emirates, Qatar ou même Etihad ne venaient plus en France cela ne voudrait pas dire pour autant que les passagers qui utilisent ces compagnies aériennes actuellement viendraient chez Air France, une grande partie d’entre eux n’en a tout simplement pas les moyens.

Donc, oui, Emirates et consœurs détruisent des emplois en France mais ces derniers ne pourraient pas être « relocalisé » car le produit « made in France » ne correspond pas à l’attende d’une grande partie des passagers de ces compagnies.

Tant que le Air France ne pourra pas proposer un produit de qualité a des prix équivalent le combat de la relocalisation des emplois en France est perdu d’avance car le passager paie le prix qu’il peut payer, pas celui qui lui sera imposé si cette concurrence disparaissait et, de toute façon, la nature a horreur du vide…

La solution viendra-t-elle de l’État avec une baisse des charges pour l’ensemble des salariés français ou une forte dégradation des conditions salariales et d’emploi des personnels Air France, ou les deux ? Quoi qu’il en soit ce n’est pas juste en faisant disparaitre ces compagnies que la France pourra relocaliser ces emplois sur le territoire national, ce serait bien trop facile !

 

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