Je me présente, je suis une jeune femme de 25 ans, et actuellement Personnel Navigant Commercial pour une des célèbres compagnies du Golfe : Etihad Airways, basée à Abu Dhabi, un des sept émirats constituant les fameux Emirats Arabes Unis.
Etihad est LA compagnie nationale des Emirats, et pas Emirates comme on aurait tendance à le penser.
Fondée en 2003, Etihad est aujourd’hui, et ce de façon incontestable, une des compagnies les plus prestigieuses. Reconnue pour son service, ses produits mais également son personnel de bord, elle fut dernièrement classée compagnie 5 étoiles par le prestigieux classement SKYTRAX.
Comme vous pouvez le voir, je suis très fière d’appartenir à la famille Etihad. Cette compagnie, pendant maintenant près de deux ans, m’a appris la rigueur ainsi qu’un certain sens de la relation client, et ce, au sein d’un contexte de travail multiculturel enrichissant. J’ai eu la chance de pouvoir parler avec des personnes venues du monde entier, également venues ici travailler pour Etihad. Philippines, Australie, Inde, Angleterre, Kenya, Afrique du Sud, autant de pays pour autant de nationalités ; nous en comptons actuellement près de 130. Un environnement de travail multiculturel où vous découvrez des cultures différentes et donc, par conséquent, des langues différentes … Je me souviens d’une escale à Casablanca où un des membres d’équipage nous avait appris quelques mots en « zulu », langue d’Afrique du sud où l’on parle principalement en faisant des bruits avec notre bouche. Je me souviens également d’une collègue japonaise qui voyait deux jeunes gens en train de s’embrasser sur un vol Francfort. Elle était un peu étonnée du fait de sa culture, que deux jeunes personnes puissent s’embrasser en public dans un avion. Le métier du PNC est un milieu de travail où l’adaptation est capitale, mais peut-être d’autant plus dans les pays du Golfe où le multiculturel est mis à l’honneur.
Quelque part, Etihad n’est pas seulement une compagnie, mais on pourrait aussi dire qu’elle est une certaine façon de vivre. En effet, en tant que Personnel Naviguant de la compagnie, celle-ci nous fournit le logement. Vous êtes donc en colocation (mis à part pour certains) avec un(e) collègue au sein d’un immeuble où vous trouverez seulement des employés de la compagnie. De plus, pour aller travailler, vous serez amené par un transport alloué par la compagnie : une navette faisant l’aller-retour entre les immeubles et le Crew Briefing Center (équivalent de la Cité PN d’Air France). Les vols et les escales quant à eux, pas de secret, se font avec les collègues. Comme vous le voyez, la vie du PN chez Etihad est assez restreinte à la compagnie elle-même si on n’essaye pas de faire des rencontres hors du milieu ou en tout cas de trouver un moyen de s’écarter un peu du travail. Par exemple, pour ma part, je préfère passer mes escales seule. Non pas que mes collègues soient désagréables, mais j’ai besoin de cette bouffée de liberté quand je suis en escale, loin d’Abu Dhabi et hors de l’avion. Quant à Abu Dhabi, j’ai toujours des amis dans la compagnie et en dehors, j’ai également gardé une grande proximité avec mes amis de Paris qui, chaque jour, me manquent énormément.
En effet, Paris se trouve à 07h d’avion d’Abu Dhabi et il n’est pas forcément évident de rentrer fréquemment. J’ai toujours été chanceuse car mon planning a été majoritairement constitué de CDG ces derniers temps et j’ai également eu la chance de pouvoir toujours monter dans un avion pour Paris. Il est important de garder contact avec les proches car les jours en tant qu’expatriée ne sont pas toujours simples, en particulier dans ce milieu. Oui nous sommes toujours entourés, mais nous sommes au fond toujours très seul… Alors oui on rencontre toujours de nouvelles personnes à chaque vol, mais à l’arrivée, vous n’avez pas le temps de tisser de vrais liens (sauf parfois évidemment). Vous faites la fête en escale, vous sortez, mais en arrivant à la base, chacun retrouve sa vie normale.
En bref, Etihad est plus qu’une entreprise, plus qu’une compagnie aérienne, elle est aussi l’ouverture vers une autre façon de voir les choses. Cette expérience, c’est aussi l’apprentissage de la perte de repères, l’adaptation et comment manier tout cela. Vous vous retrouvez seule, loin, et à l’étranger. Vous repoussez vos limites, tant émotionnelles que physiques (au vu des décalages horaires et du travail à bord). Cela m’a permis de voir jusqu’où je pouvais aller, jusqu’où mon corps et mon esprit pouvaient vagabonder. J’ai découvert d’autres aspects de moi-même à travers cette expérience, des côtés que j’avais sous-estimés mais aussi des côtés que je n’avais pas encore vus. Je peux dire, aujourd’hui, que je me connais mieux.
Mais je pense que le plus grand merci revient au fait qu’elle m’a permis de mettre un pied dans mon métier, celui de Personnel Navigant Commercial. J’ai pu y exercer mon métier jusqu’à présent. Je ne dis pas que chaque jour a été simple mais j’ai appris, à chaque fois, plus sur moi-même, mes capacités et surtout mon métier. J’ai pu y apprendre la rigueur, des méthodes de service que je n’apprendrais nulle part ailleurs. J’ai également travaillé avec des collègues formidables d’horizons divers. Merci à eux pour avoir fait de ces moments des instants inoubliables.
Merci à Doriane, ma meilleure amie, pour tout son soutien. Merci à Pierre pour avoir toujours été là, à me faire rire à n’importe quelle heure dans le monde entier (cf. SAIGON), Merci à Romain que je ne remercie jamais assez mais qui s’est avéré être un ami formidable. Merci à Nicolas avec qui j’ai pu discuter de tout et de rien, si loin. Merci aussi à ceux que je ne mentionne pas mais qui sont là, bel et bien présents. Et surtout merci à mon père qui a toujours été là, même dans les plus mauvais moments, s’oubliant même parfois. On ne remplace jamais l’amour d’un père. Merci à ma mère, pour m’avoir rendue si forte…