Laurent Magnin, lors d’une interview accordée à Tourmag, a commenté l’avenir des compagnies aériennes du Golfe et l’arrivée en Europe de Norwegian.
Sur cette dernière sa définition est des plus simples :
Une compagnie du Golfe européenne ! Qui n’est pas européenne…
Selon Lurent Magnin Norwegian se positionne sur le marché européen en utilisant ses pétrodollars comme les compagnies aériennes du Golfe et, comme elles, profitent de l’argent de l’Etat français qui lui offre des créneaux et donne à cette compagnie étrangère les mêmes droits qu’aux compagnies européennes. Evidemment, Laurent il n’aime pas ça et le dit clairement :
Je n’ai pas voté pour cette Europe-là. J’ai voté pour une Europe qui soit en accord avec elle-même et qui protège ses travailleurs.
Concernant les compagnies aériennes du Golfe, les Etihad, Emirates et autre Qatar Airways, Laurent Magnin est optimiste ! Selon lui, elles vont commencer à décroitre car elles sont « au pic du pic ».
La raison en est assez simple, la « source ». Ces compagnies n’ont pas de marché source ni de client source, en fait elles n’ont rien. Emirates est peut-être un peu mieux loti car on commence à voir des touristes se rendre à Dubaï, mais ce n’est pas encore Paris ou Miami !
Il suffit donc qu’une compagnie arrive à se positionner sur des vols Asie à des prix compétitifs pour que les clients arrêtent d’aller visiter les aéroports des Émirats pendant 3 heures en attendant leur correspondance.
Vous savez, quand on aura réussi à fabriquer du Bangkok à 500 ou 600 €, en low cost, ou de la Chine, ou de l’Inde, quel est l’abruti qui va se poser trois heures à Dubaï ? Pour faire quoi ? Acheter sa bouteille de parfum ? C’est une plaisanterie.
Laurent Magnin veut que le transport aérien français puisse se battre avec le reste du monde, il veut avoir les outils et les moyens pour ne pas disparaitre et cela passe par des changements et autres ajustements. Le patron de Qatar Airways est également le patron de l’aéroport de Doha, nul doute que les taxes pour sa compagnie aérienne n’ont rien à voir avec celle d’Air France à Roissy ou Orly !
Il faut regarder les mecs en face de nous, qui sont trois fois mieux organisés pour nous piquer nos marchés. Il faut répondre. Et là, le politique a un rôle à jouer ! Moi, par exemple, compagnie française, j’exige un statut de compagnie « basée ». Ce sont quand même les compagnies « basées » qui font vivre ADP. Je l’attends, je l’exige même ! A Doha, la compagnie d’Al Baker a un statut de compagnie basée. Pourquoi pas les compagnies françaises en France ?
Même si les compagnies aériennes du Golfe et Norwegian ont sans doute encore un peu de temps à vivre, il est toujours intéressant de lire qu’un patron d’une compagnie aérienne française qui fait des bénéfices a la foi et l’envie de se battre, un vrai patron en somme…