Suite au CCE Air France de jeudi dernier à Paris, l’intersyndicale des hôtesses de l’air et steward de la compagnie a publié un communiqué qui risque de ne pas calmer les esprits. Elle a tout simplement indiqué, en résumé, être contre toute les suppressions de poste et contre le fait de faire des efforts supplémentaires ou négocier quoi que ce soit rapidement.
« Les salariés viennent de générer à eux seuls près de 2 milliards d’euros d’économies à travers le plan Transform. C’est désormais à l’Etat de lever les contraintes qu’il fait peser sur Air France et qui empêchent celle-ci de lutter contre la concurrence déloyale des compagnies du Golfe, ultra subventionnées et qui ne respectent aucune règle », indique l’Intersyndicale. Elle ne précise pas ce qu’elle attend de ce dernier sachant qu’il ne peut rien faire à cause de Bruxelles.
Concernant les négociations en cours elle indique que « Jamais l’Intersyndicale PNC ne s’est engagée à faire Perform et encore moins à finaliser des négociations fin décembre. L’Intersyndicale PNC a confirmé qu’elle était prête à entrer en renégociation de l’actuel Accord collectif qui continuera à produire ses effets jusqu’au 31 octobre 2016. Cette renégociation ne pouvant absolument pas aboutir en début d’année 2016. Pour mémoire les négociations du dernier Accord collectif ont duré plus d’un an.
L’Intersyndicale PNC dénonce la poursuite de la culpabilisation individuelle des PNC et du chantage à l’emploi lors de réunions qu’elle organise à chaque fin de stage professionnel (board) où elle décline l’ensemble des mesures de productivité qu’elle compte imposer. Elle cherche par ce biais à passer outre toute négociation et toute contre proposition des organisations syndicales représentatives, montrant ainsi sa conception du dialogue social : « j’impose, vous subirez ».
Nous démentons du reste que la négociation ait repris, à ce jour, avec l’Intersyndicale PNC, la rencontre du 14 octobre n’ayant été qu’une confirmation par la Direction de sa volonté d’imposer le plan Perform 2020 à tout prix. Un mensonge de plus. Après plus de 10.000 suppressions d’emplois à l’actif de la Direction ces dernières années, après 20% d’efforts de productivité à l’actif des salariés (et 17 % supplémentaires demandés dans le plan Perform 2020 n.d.l.r.), les méthodes de cette Direction sont inadmissibles d’autant que ses exigences ne sont assorties d’aucun engagement ferme sur l’avenir et d’aucune contrepartie pour les salariés.
La Direction entretient la confusion et les injonctions contradictoires en permanence plongeant l’ensemble des salariés dans le stress et le désarroi. Elle décline la casse sociale dans toutes les entreprises du Groupe. Chez Britair avec une baisse effective de la rémunération des PNC de près de 30% déclenchant de véritables drames sociaux. Et elle présente actuellement un accord chez Transavia qui conduira de façon déguisée à une baisse de 20 % de la rémunération du PNC.
L’intersyndicale dénonce l’attitude jusqu’au-boutiste de l’Entreprise et sa politique sociale uniquement basée sur une communication de façade visant à masquer aux médias, au pouvoir politique et à l’opinion publique l’ampleur du désastre humain qu’elle est en train de générer. »
Autant dire que le climat social reste explosif et qu’une grève pourrait bien faire disparaitre le petit bénéfice attendu pour 2015, après les pilotes est-ce le tour des hôtesses de l’air ?