Le mois d’octobre va sans doute être crucial pour la compagnie aérienne Air France qui enchaine les pertes depuis maintenant plusieurs années. Ce qui semblait être un coup de bluff de la direction semble devenir de plus en plus probable. Le « plan B », ses milliers de licenciements, ses avions livrés à Transavia et aux autres compagnies du groupe (KLM, Transavia Holland…) et autres mesures d’économie pourraient bien être mis en place.
Les conseils d’administration d’Air France et d’Air France – KLM vont bientôt avoir lieu puis, le 5 octobre ce sera le comité central d’entreprise d’Air France. C’est sans doute là que le choix entre le plan A et le plan B sera annoncé aux salariés. Depuis le printemps le discours de la direction d’Air France est des plus simple « On ne demande pas la lune, mais une réduction des couts de 10% d’ici 2017. On ne fera pas de croissance, on n’ouvrira plus de nouvelles lignes si on n’est pas certains qu’elles seront rentables. »
Si jamais ce n’est pas en travaillant plus sans gagner plus la direction prendra l’option British Airways, grosse réduction du réseau, licenciement puis reprise d’activité plusieurs années plus tard. Ce plan B fonctionne bien, British Airways l’a démontré.
Depuis maintenant plusieurs mois la direction et les syndicats se livrent à une partie de poker menteur. Si il n’obtient pas plus de compétitivité de la part des pilotes et autres personnels Frederic Gagey a déjà clairement indiqué qu’il fermerait des lignes et transfèrerait les avions commandés aux autres compagnies du groupe. Air France serait laissé à son sort et les autres compagnies du groupe pourraient se développer, KLM sur le long courrier et Transavia fr et nl pour le court et moyen avec l’aide de Hop.
« Nous, les hôtesses et stewards, nous avions signé le plan Transform, et nous avons augmenté notre productivité de 20%, sans augmentation de salaire. La direction s’était engagée à maintenir cet accord jusqu’en 2016, et elle renie sa parole. Avec le Plan Perform, elle réclame déjà de nouvelles hausses du temps de travail ! Ce n’est pas possible. On dirait que toutes les compagnies européennes s’entendent pour réduire les salaires. C’est la course sans fin. Transavia va engager des hôtesses à 700 euros par mois au Portugal, ou à 900 euros à Munich. Chez Lufthansa et British Airways aussi, les directions poussent dans la même direction. Mais on ne pourra jamais lutter contre les lowcost et les compagnies du Golfe. Il faut des règles européennes qui empêchent cette dérégulation et ces réductions de salaires », selon un délégué du personnel PNC de l’Unsa.
Le mois d’octobre va être des plus intéressant, entre une direction qui semble prête a sacrifier l’avenir d’Air France en la laissant mourir à petit feu si elle n’obtient pas ce qu’elle souhaite et des syndicats qui ne veulent plus entendre parler d’efforts, ça va être « chaud » !
