Le Syndicat National des Pilotes de Ligne Air France Alpa (SNPL) a démenti samedi une information de presse selon laquelle il se serait opposé au lancement par Transavia France d’une ligne Paris Orly – Vérone, comme il en a la possibilité.
Vérone en Italie fait partie des quatre destinations (avec Vigo en Espagne, Stavanger en Norvège et Kuala Lumpur en Malaisie) qui seront suspendues cet automne par Air France, dans le cadre d’un plan d’économie. Une ligne que Transavia, la filiale low-cost d’Air France-KM, aurait pu reprendre, sauf que le SNPL s’y serait opposé, croyait savoir Le Point.
Voulant dénoncer « la position jusqu’au-boutiste » du syndicat et particulièrement de son bureau actuel, l’hebdomadaire écrivait le 10 septembre sur son site Internet : « la fermeture de la ligne déficitaire Roissy CDG-Vérone est irréversible, car le SNPL, au nom des accords sur le périmètre d’activité d’Air France, ne veut pas déroger pour autoriser la filiale low cost Transavia à l’exploiter au départ d’Orly. Cette dernière, s’adressant à une clientèle « loisirs » et ayant des coûts au siège moins élevés, aurait pu trouver la rentabilité » .
Ce refus du SNPL aboutissant à l’abandon de la ligne par le groupe Air France-KLM revenait « à dérouler le tapis rouge à des compagnies concurrentes comme easyJet, Vueling ou Ryanair » , soulignait Le Point.
Le syndicat a formellement démenti ces accusations sous la forme d’une lettre rendue publique le 12 septembre, adressée à Frédéric Gagey, le PDG d’Air France,
« Nous vous précisons que le SNPL AF ALPA n’a jamais été informé ou consulté sur un projet d’ouverture de cette ligne par la compagnie Transavia France. Aussi, nous n’avons jamais refusé l’ouverture de cette ligne » , écrit Philippe Evain, Président du SNPL AF ALPA.
Celui-ci se dit à « l’entière disposition » du PDG d’Air France « pour étudier immédiatement une demande » d’ouverture par Transavia de la destination Vérone, comme il l’a fait « avec réactivité et agilité » pour celle d’Amsterdam.
En effet, le syndicat a un droit de regard sur le développement de Transavia France. La reprise par la filiale low-cost d’une ligne exploitée jusqu’alors par Air France, ou l’une de ses filiales régionales, nécessite la signature d’un avenant par le SNPL à l’accord conclu avec la direction d’Air France lors de la création de Transavia France. Cet accord définit le périmètre d’activité des deux compagnies aériennes. L’objectif pour le syndicat étant que Transavia ne vienne pas « cannibaliser » Air France.
Au demeurant, rappelle le président du SNPL, Vérone fait partie des destinations pour lesquelles Transavia est autorisée à voler en « wing to wing » avec Air France (en même temps qu’elle), en vertu d’un autre accord, celui signé en décembre 2014, élargissant le périmètre d’activité de Transavia France. Avec une réserve cependant : « qu’il n’y ait pas de baisse de fréquence structurelle en moyens propres Air France pour les lignes identiques » , rappelle le président du SNPL.
Au-delà du fond, la forme de cette lettre est peu amène à l’égard du PDG d’Air France, accusé d’être à l’origine, par l’intermédiaire de ses services, de « l’information parfaitement mensongère » relayée par Le Point.
« Nous ne pouvons que dénoncer le comportement de vos services qui, en poursuivant l’objectif semble-t-il de nuire à l’image du SNPL AF ALPA, nuit prioritairement aux intérêts économiques et financiers du groupe Air France » , conclut Philippe Evain.
Voilà qui témoigne d’une situation tendue entre le SNPL et la direction d’Air France, alors que le syndicat doit reprendre le 18 septembre avec Air France-KLM les discussions sur le plan stratégique Perform 2020 en vue d’augmenter la productivité des pilotes
Source: Airinfo.org