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Le point crash A400M

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Airbus A400M © DR

Ainsi donc, le PDG d’Airbus a estimé dans « les Echos » du 30 mai, que le crash aurait pour cause « un logiciel de régulation de la puissance des quatre turbopropulseurs. La conception de l’avion de transport militaire A400M n’était pas remise en cause par l’accident survenu en Espagne début mai, la faille se situant plutôt au niveau des procédures de test.
Il y a eu, toujours selon le PDG :
• soit une faiblesse dans les procédures de test des avions avant la mise en vol, car il s’agissait du premier vol d’un avion de série.
• soit un problème qui provenait de la mise en œuvre de ces procédures »

Vous noterez l’euphémisme « d’une faiblesse », qui aboutit à l’extinction d’au moins trois des quatre moteurs, qui va tuer 4 techniciens en blesser 2 autres et fracasser l’avion !

D’autres appelleront cela « une ânerie », qui semble un adjectif plus approprié.

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Ânerie : celle de CONCEVOIR un logiciel qui donne des instructions aux quatre moteurs, soit simultanément, soit de façon séquentielle, ce qui aboutit à activer une éventuelle anomalie de programmation sur tous les moteurs. C’est ce que j’ai appelé « mettre tous ses œufs dans le même panier » dans mon document du 19 mai sur le crash de cet avion.

On ne peut s’empêcher de faire irrésistiblement le parallèle avec cette autre ânerie qui affecte TOUS les avions Airbus, quand du fait de leur givrage simultané, les sondes d’incidence ou de Pitots font passer les commandes de vol  en mode dégradé, compromettant gravement la sécurité du vol. J’ai développé ce manque de « robustesse » dans mon document précédent sur « les insuffisances des protections des commandes de vol des Airbus ».

Rappelons que pour les systèmes essentiels, comme le sont les commandes de vol et bien sûr le fonctionnement des moteurs, la « robustesse » impose que les différents éléments qui contribuent à créer de la redondance soient absolument indépendants les uns des autres pour éviter toute panne qui leur serait commune.

Ânerie : celle de CONCEVOIR un logiciel de test qui comprend une instruction de coupure intempestive de l’alimentation en carburant des moteurs, car rappelons le, si les moteurs se sont éteints, c’est qu’ils manquaient de carburant.

Ânerie : de mettre ce logiciel de test en service sans qu’il ait été testé lui-même de façon approfondie. Il semblerait inconcevable que ce logiciel de test n’ait pas été testé lui-même au sol avant de le faire fonctionner lors du premier vol de l’avion. On peut supposer que ce test au sol, moteurs tournants, a été fait et qu’aucune anomalie ne s’est manifestée. Pourquoi alors cette extinction en vol ? Le « bug » de coupure des moteurs n’aurait-il pas été masqué par l’activation du relais air-sol ?
Ce relais fonctionne au sol quand les vérins du train d’atterrissage sont enfoncés par le poids de l’avion. Le but de ce relais est d’interdire au sol certaines manœuvres qui pourraient être dangereuses, comme par exemple le fonctionnement du dégivrage de bord d’attaque des ailes, dont la chaleur pourrait détériorer la structure des ailes.

Toutes ces âneries…..cela en fait beaucoup !

Dans ce piteux constat, il y a le fait que dans beaucoup d’entreprises actuellement, on veut des résultats très rapidement, sans accepter qu’il faille « donner du temps au temps », comme disait Mitterrand et en chipotant sur les moyens humains à mettre en place, pour que la marge de bénéfice nourrisse grassement les actionnaires

Avec l’aimable autorisation de Christian Roger
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