Transform 2015 laisse la place à Perform 2020 et c’est donc tout naturellement que l’on peut se demander ce que ce plan a amené à Air France. Si l’on pose la question à Alexandre de Juniac, initiateur de ce plan, la réponse est simple : «S’il fallait résumer le plan Transform 2015 en peu de mots, je dirais que nous avons sauvé le groupe ». Mais, dans les faits, ou plutôt au niveau des chiffres, qu’en est-il ?
En 2011 Air France annonçait une perte importante et, 3 ans plus tard, la compagnie aurait été légèrement bénéficiaire si les pilotes n’avaient pas fait grève à l’automne. Cependant il est intéressant de rappeler que l’objectif premier de ce plan était de réduire l’écart entre Air France et les deux autres majors européennes que sont la Lufthansa et IAG (British Airways, Iberia et Vueling). Et là le constat reste amer, malgré les efforts consentis par tous, ou presque, il y a toujours un milliard d’euro de différence de performance opérationnelle entre Air France et les autres. La seule différence c’est que la Lufthansa a laissé sa place de numéro 1 à IAG.
En 2011 la différence de performance opérationnelle entre Air France et la Lufthansa était d’environ 1.325 milliards d’euros pour la Lufthansa. Fin 2014 cette différence n’est plus que de 757 millions d’euros. Ce chiffre ne prend pas en compte le cout de la grève des pilotes, comme si cet évènement n’avait pas eu lieu ! Le tableau n’est donc pas si noir que ça mais, hélas, il n’est pas encore complet.
Face à IAG c’est plutôt l’inverse, toujours sans compter les pertes dues aux pilotes grévistes, l’écart avec IAG a augmenté d’environ 250 millions d’euros !
Air France a fait des efforts mais ses concurrents ne l’ont pas regardé les bras ballants en attendant son retour parmi les grandes compagnies européennes, Air France était 3ème avant Transform 2015, elle est toujours 3ème après…