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Air France, les syndicats s’inquiètent.

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Airbus A319 ER « Dedicate » © Air France

Les syndicats d’Air France s’inquiètent pour l’avenir de l’entreprise

Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, neuf syndicats du transport aérien appellent le gouvernement à prendre des mesures pour sauver Air France, menacée de marginalisation sur un marché de plus en plus concurrentiel.

Alors que 15 000 postes ont été supprimés ces cinq dernières années dans le secteur du transport aérien français, soit 15% de ses effectifs, les principales organisations syndicales réunissant – c’est assez rare pour être souligné- pilotes, hôtesses et personnels au sol pressent le gouvernement d’agir face à la «concurrence déloyale» des compagnies étrangères.

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«Chaque année, les compagnies françaises perdent 8% de parts du marché domestique français sans qu’aucune marque française n’ait les moyens de se développer sur un quelconque marché domestique étranger», déplorent ces organisations dans une lettre adressée jeudi au Premier ministre. Dans une industrie où la marge moyenne est de 3% sur la longue durée, «un écart faible de charge ou de taxe suffit à faire la différence entre une compagnie française et ses concurrentes localisées en Irlande ou en Grande/Bretagne», ajoutent-elles.

Une allusion aux compagnies low cost britanniques, Ryanair et Easyjet, qui ne cessent de progresser au détriment des compagnies historiques comme Air France ou Alitalia. Il faut dire qu’elles ont recours à des pratiques contestables, comme le fait d’embaucher leurs pilotes sous contrat britannique, voire de passer par des sous-traitants, afin de baisser leurs charges fixes. Le syndicat national des pilotes de ligne français dénonce ainsi «la passivité de la Commission européenne (qui) permet aux entreprises déviantes d’employer jusqu’à 80% de leurs pilotes sans aucune charge sociale, ni fiscalité par le simple jeu des ‘pilots contracts’ situés à la limite de l’Europe, dans les Iles de Man ou anglo-normandes».

Une fiscalité trop lourde en France

Autre bête noire des transporteurs français, les compagnies du Golfe, accusées de recevoir des subventions de leurs Etats et de bénéficier, là encore, d’une certaine complaisance des pouvoirs publics européens. Par leur position stratégique et avec le soutien indéniable de leurs autorités, Emirates et Etihad sont devenues des poids lourds du transport aérien, régnant sur les vols long courrier et menaçant les positions des compagnies européennes sur ce segment. Etihad pourrait même s’inviter très prochainement au capital d’Alitalia, si l’on en croit une information diffusée par l’agence Reuters ce vendredi. D’après une source proche du dossier, le nouveau chef du gouvernement italien Matteo Renzi aurait rencontré le directeur général de la compagnie James Hogan la semaine dernière et négocié un investissement de 500 millions d’euros dans Alitalia (dont une prise de participation de 49%).

Fragilisée par six années consécutives de pertes, Air France pourrait suivre le même chemin, selon les syndicats. «Si le différentiel fiscal et social français n’évolue pas, Air France, notamment, ne fera plus partie des majors et terminera sa course comme simple filiale de groupes étrangers. L’emploi français ne sera alors plus qu’une variable d’ajustement d’une entreprise réduite au trafic d’apport de sa maison mère étrangère», écrivent-ils. Ils réclament un rétablissement de «l’équité concurrentielle» qui passe, selon eux, par un allègement des impôts pesant sur le secteur. Dans leur collimateur, la taxe sur les billets d’avions instaurée en 2006 par Jacques Chirac, qui a été augmentée de 12,7% le premier avril, et la TVA sur les vols intérieurs, passée de 5 à 10% en trois ans.

Source: easybourse.com

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