Le parlement européen a voté hier pour la mise en place de nouvelles règles concernant les limitations de temps de vol des personnels navigants des compagnies aériennes européennes. Ces derniers pourront voler plus et plus longtemps, pourront cumuler une activité au sol puis un vol et pourront même envisager de rester éveillé 22 heures en cumulant une période de réserve et un vol. Il n’y aura plus de limite concernant les levés tôt pour des décollages à partir de 3 heures du matin. Un navigant pourra voler 110 heures en 14 jours et pour les vols de moins de 14 heures ce sera un seul co-pilote à bord.
Toutes ces règles ne sont pas du goût des navigants mais surtout elles risquent de mettre encore plus à mal la compagnie aérienne Air France. Ces règles seront relativement facilement appliquées dans les compagnies aériennes low-cost ou de type charter voir même de petite taille comme XL Airways, Air Caraïbes… On ne parle même pas des compagnies aériennes basées dans les anciens pays du bloc soviétique… Ces compagnies vont donc avoir, de façon tout à fait légale, la possibilité de diminuer le coût salarial en faisant travailler plus le personnel et en profitant de la souplesse de la nouvelle réglementation. Le bonheur absolu, faire travailler une hôtesse de l’air en porte d’embarquement pendant 4 heures avant de l’envoyer faire un 3 étapes avec repos mini en escale et un retour sec le lendemain avec un levé tôt en prime puis retour à la porte d’embarquement pour les vols du soir ! Ne cherchez pas, ça devrait passer légalement.
Par contre chez Air France il y a des syndicats et ces règles ne seront sans doute jamais mise en place. Les syndicats vont s’accrocher aux accords actuels et, après une ou deux grèves, rien ne bougera. Air France verra donc la concurrence être de plus en plus importante et pâtira forcement de cet écart de productivité entre des personnels qui travailleront selon les nouveaux standards europeens et les siens qui seront encore aux anciennes règles. Air France a déjà un coût du travail complétement exorbitant a +/-32.4% du chiffre d’affaire (Lufthansa c’est 23.4%) et ces nouvelles règles ne vont pas aider la compagnie à faire diminuer l’écart de ce dernier avec la concurrence ! L’Europe aurait décidé d’euthanasier la « vieille dame » qu’elle n’aurait pas fait autrement.