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Air France et ses « aberrations »

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Train Boeing 747 © Olivier Cleynen

Il y a un an tout juste, Air France lançait sa première « base province », à Marseille. Le principe : en échange d’une hausse conséquente de la productivité, le personnel navigant qui y travaille peut s’y « baser », avec l’assurance de toujours décoller de Marseille, et d’y revenir le soir. Depuis, Toulouse et Nice sont également devenues des « base province », et Bordeaux est à l’étude.

Les coûts étant en baisse, la compagnie avait annoncé qu’elle baisserait aussi ses prix, mais, la situation économique d’Air France étant pour le moins dégradée, personne n’y comptait vraiment.

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Sur ce point, je faisais erreur. Un lecteur m’écrit en effet que « les tarifs promotionnels vers l’Europe sont presque tous au départ de ces « bases » de province. Conséquence: le client d’Ile de France qui veut continuer à ne pas payer trop cher ses vos vers l’Italie, l’Espagne, Prague etc… est contraint de passer par une de ces villes ».

Vérification faite auprès du service « pricing » d’Air France, ce lecteur a raison. Prenons l’exemple de Paris-Naples. Le prix le plus bas proposé par Air France sur le vol direct depuis Paris est de 159 euros. En revanche, si l’on passe par Nice ou Toulouse, toujours en s’y prenant très à l’avance et en bénéficiant du prix le plus bas, alors on paie Paris-Toulouse (ou Nice) : 60 euros, puis Toulouse (ou Nice)-Naples : 60 euros. Soit 25% moins cher. « On invente les vols avec correspondance en province sur le court/moyen courrier ! », conclue notre lecteur.

Air France reconnaît volontiers cette bizarrerie, tout en soulignant que les bases province avaient bel et bien pour but, grâce à une baisse de 15% des coûts, de permettre à la compagnie de baisser ses prix. Mais, si c’est un vrai avantage pour les habitants des régions de Marseille, Nice et Toulouse, il est douteux que les passagers franciliens s’amusent à faire une escale pour des vols qui, quand ils sont directs, durent moins de 4h. Et enfin, lorsque l’on achète deux billets distincts, on ne bénéficie pas de la garantie de correspondance : en cas d’annulation ou de retard du premier vol, le second n’est pas remboursé, et le passager n’est pas automatiquement enregistré sur le vol suivant. Cette garantie a un prix : un absurde vol Paris-Toulouse -Naples coûte 249 euros.

Source: Anna Rousseau / Challenges
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