La direction d’Air France a fait parvenir une lettre aux syndicats ou elle indique clairement la dénonciation des accords, protocoles et procès-verbaux régissant l’activité des hôtesses de l’air et steward de la compagnie aérienne. Tout y passe depuis la composition des équipages, l’hébergement, la rémunération, les « 35 heures » version PNC… Les dénonciations de ces accords, conformément à la loi et au code du travail, prendront effet après un préavis de 3 mois. Le 1er avril 2013, si rien n’est fait d’ici là, il n’y aura aucun accord, convention, protocole ou quoi que ce soit d’autre pour encadrer l’activité des hôtesses de l’air et steward que le Code de l’Aviation Civile et le code du travail.
Par exemple, en ce qui concerne les repos périodiques ce sera un repos de 36 heures par semaine pour les personnes sur court et moyen et 96 heures pour les hôtesses de l’air et stewards sur long-courrier. Le temps de vol annuel sera de 740 heures avec 90 heures de vol par mois max voire 95 heures avec un maximum de 265 heures avec un maximum annuel de 850 heures. Pour les repos post courrier c’est relativement simple. Sans rentrer dans les derogations et autres « nuit courte » cela donne :
- pour un vol de moins de 6 heures c’est 11 heures de repos*
- pour un vol de plus de 6 heures et moins de 10 heures c’est 3 fois le temps de vol et quatre fois le temps de vol au-delà de la huitième heure si besoin. Ce temps en escale peut être réduit à 12 heures sous certaines conditions de repos post courrier*
- pour un vol de plus de 10 heures c’est 36 heures en post courrier, un mini de 18 heures en escale et 36 heures plus le repos non pris en escale en post courrier.*
Cette missive de la Direction des Ressources Humaines fait suite à une demande de l’UNAC, et peut être d’autres, d’ouvrir de nouvelles négociations suite au refus du plan Transform 2015. La réponse de la direction est des plus claires.
Les syndicats, et en particulier la CGT et Sud Aérien, ont déjà fait savoir qu’un appel à la grève était tout à fait possible et, selon certaines sources, ils auraient déjà demandé à leurs membres de faire des économies en vue d’une action pour la rentrée. La fin d’année chez Air France risque d’être mouvementée et chaude. Air France pourra-t-elle se payer une grève suivie après un premier semestre avec une perte nette de 1 300 millions d’euros sans encore plus plomber ses résultats et hypothéquer son avenir ?
* Article D422-1 et suivant du Code de l’Aviation Civile