Le plan Transform 2015 est dans sa dernière ligne droite mais celle-ci risque fort de se finir par un crash dans le mur du NON.
Les personnels sols et les pilotes de la compagnie aérienne ont déjà signé l’accord où s’apprête à le faire mais cela ne semble pas vraiment être le cas au niveau des hôtesses de l’air et des stewards. Au SNPNC on indique que les délégués se sont prononcé contre cet accord à 90% pendant qu’à l’UNSA on donne le chiffre de 97% de votes contre.
Pendant ce temps au SNPL ont investi pour faire faire un audit externe de la situation et de l’intérêt, ou pas, du plan Transform 2015 pour Air France. C’est le cabinet IPSC, détenu par ALPA-I (Air Line Pilots Association International), qui a été retenu pour faire cet audit. Plutôt que de faire ici un résumé de cet audit nous vous proposons de le consulter en CLIQUANT ICI.
Il y a peu c’était SECAFI qui rendait son analyse des comptes clos au 31 décembre 2012. Cette dernière avait été demandé par le comité Central d’entreprise et lui avait été remis fin avril 2012. Les conclusions données au CCE par le document il y a plusieurs mois sont (document en libre accès sur le site de l’UNAC ou en CLIQUANT ICI):
Les conclusions de ce dernier:
Après la très forte crise de 2009, le volume d’activité du secteur a connu une reprise importante au niveau mondial.
- Cette reprise ne s’est pas accompagnée d’un retour aux niveaux tarifaires qu’a connu le secteur avant la crise.
- Le paysage concurrentiel en sort modifié : Renforcement des compagnies du golfe, positionnement conforté des Low-cost en Europe, renforcement économique des pays émergents qui favorisera le développement de leurs compagnies nationales dans les années à venir.
- Dans ce contexte la forte et probablement durable hausse des prix du carburant pèsera sur les résultats.
Le groupe Air France KLM a maintenu une dynamique commerciale positive en passage mais a enregistré une baisse de sa recette unitaire et a subi la hausse des prix de carburant conduisant à une perte d’exploitation en 2011 de – 353 M€, dont – 567 M€ pour le seul groupe AF.
La situation est préoccupante à plusieurs titres :
- Par comparaison avec les principaux groupes concurrents, le différentiel de profitabilité d’exploitation s’élève à méthodes comparables à 1,165 Mds € avec LH et 880 M € avec IAG.
L’endettement net du groupe AFKLM s’est accru à 6,5 Mds €. Après 4 années d’insuffisance de cash flow d’exploitation, le groupe doit impérativement retrouver une capacité d’autofinancement de ses investissements et restaurer sa crédibilité pour assurer de bonnes conditions au refinancement nécessaire d’une part de sa dette obligataire à l’horizon 2014.
L’entreprise et ses salariés ont réalisés d’importants efforts ces dernières années, qui ont contribué à limiter la gravité de la situation actuelle, sans toutefois permettre d’éviter la situation de pertes économiques et de hausse de l’endettement :
- Baisse des coûts unitaires hors carburant,
- Baisse importante de l’effectif au sol (Pdv).
- Les enjeux de redressement des résultats et de renforcement de la position concurrentielle questionnent tous les métiers d’Air France
Le moyen courrier est le principal foyer de pertes de l’entreprise,
La profitabilité du passage long courrier s’est globalement dégradée et n’assure plus l’absorption des pertes du court – moyen courrier,
La dégradation des résultats du cargo, malgré la hausse de la recette unitaire invite à s’interroger sur le repositionnement marketing qui devrait accompagner le recentrage de l’offre sur les soutes, et la politique groupe concernant l’articulation soute / tout cargo.
Les bonnes performances de la maintenance sur moteurs et équipements confirment l’opportunité de renforcer la présence du groupe sur le marché tiers, mais posent la question des investissements nécessaires.
Les objectifs affichés par le plan Transform 2015, rejoignent la mesure des écarts de profitabilité et d’endettement avec la concurrence cités plus haut.
- Objectif de réduction de coûts et de gains de productivité de l’ordre de 20 %
- Réduction de l’endettement net de 2 Mds € au niveau AF KLM, dont 1,24 Mds € pour Air France d’ici 2014.
Cependant les 20 % de gains de productivité ciblés posent de très nombreuses questions :
- Les réorganisations et modifications d’organisation du travail liées seront inévitablement d’ampleur, avec de forts enjeux sur la conception, le pilotage et l’accompagnement de ces réorganisations.
- Dans certains secteurs, les incidences sur les conditions de travail seront importantes.
- Compte tenu de l’ampleur des objectifs de productivité, la gestion de l’emploi va être un sujet qui interpellera la question du rythme de croissance que le groupe saura préserver dans la période.
- Le groupe devra agir pour préserver ses espaces de développement et tracer les perspectives de son rebond à moyen terme. Cette dimension semble nécessaire pour que l’entreprise trouve les ressorts collectifs d’amélioration de ses coûts.
Les hôtesses de l’air et les stewards doivent se prononcer avant la fin du mois. Transform 2015 est entre leurs mains…