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Blue Line, la fin trouble

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Blue Line : la fin trouble de la «compagnie aérienne des stars »

Tournée mondiale de U2, transport des Bleus en Afrique du Sud : la compagnie Blue Line, spécialisée dans les vols pour VIP, vient de sombrer dans des conditions troubles, au point que la justice a diligenté une enquête.

A la surprise générale, le tribunal de commerce de Pontoise (Oise) a prononcé, le 6 septembre, la liquidation judiciaire de la compagnie.

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Un choc pour ses quelque 200 salariés, réduits au chômage, et plusieurs sous-traitants impayés. Pourquoi si vite ? «Il n’y avait presque plus d’argent dans les caisses», répond le liquidateur judiciaire, Me Yannick Mandin, selon qui l’entreprise souffrait depuis novembre 2009.

Née en 2002 à l’initiative d’un ancien pilote, Xavier Rémondeau, Blue Line était pourtant devenue l’un des leaders mondiaux du transport VIP à la carte : 300.000 passagers par an, sans compter les tournées de stars comme celle des Rolling Stones et les déplacements qu’elle assurait pour la Fifa.

Sportifs, artistes, chefs d’Etat

Outre le transport des célébrités, la compagnie travaillait aussi pour les Etats : reconduites à la frontière, notamment de Roms expulsés de France ; retour de militaires britanniques d’Afghanistan ; voyages de chefs d’Etat comme le président afghan Karzaï. «On a aussi rapatrié des ex-prisonniers de Guatanamo», témoigne un ancien salarié sous couvert d’anonymat. De quoi s’assurer des bénéfices importants, jusqu’à l’année dernière où la compagnie a plongé brutalement.

Le crise et le volcan islandais peuvent en partie expliquer ces pertes. S’y sont ajoutés des avaries et retards de livraison puis l’immobilisation d’un A310 corrodé. Dès novembre 2009, le tribunal de commerce de Pontoise a été saisi pour chercher une solution. En mars 2010, Vermeer Capital, société d’investissement adossée à la Caisse des dépôts, entre au capital, avec 7 millions d’euros. Peine perdue. Lors de la liquidation, la société Blue Line accuse un passif de quelque 37 millions d’euros et sa holding Blue Line Group de 6,5 millions.

«On n’a pas compris», assure Céline Frémondeaux, secrétaire du comité d’entreprise. «On n’en restera pas là, d’autant que la direction ne nous a jamais fourni certains chiffres demandés et qu’il y a des soupçons sur des responsables».

Des faits graves dans la gestion

Le 6 août, Vermeer Capital, qui préside le conseil de surveillance de Blue Line Group, émet des doutes et débarque Xavier Rémondeau, invoquant «des faits graves dans la gestion», dont l’utilisation d’une carte bancaire pour «380.000 euros en deux ans» par un dirigeant. Un autre salarié aurait signé des commandes de «montants importants» pour une société dont il est gérant. «Totalement faux», rétorque Xavier Rémondeau pour qui la société pouvait être sauvée et affichait 65 millions de chiffres d’affaires en août. C’est une «immense déception de voir qu’on peut faire disparaître une société avec une telle violence».

«Personne ne peut croire qu’un fonds aussi connu que Vermeer puisse se faire berner sur la situation de l’entreprise», renchérit l’ex-directeur général Thierry Loison. «Il est certain que notre disparition va profiter à d’autres», avance Céline Frémondeaux, rappelant qu’Europe Airpost (ex-Aéropostale), qui a annoncé en mars un virage vers le transport passager, a assuré le retour des Bleus du Mondial sud-africain, l’avion Blue Line étant en panne.

Le tribunal de commerce de Pontoise a commandé à un cabinet d’expertise une enquête informelle. «Nous voulons aller vite», tonne Me Mandin. «Et si une mauvaise gestion ou des malversations apparaissent, des sanctions seront prises».

Source: leparisien.fr

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