Site icon PNC Contact

coup de boule = 3 mois ferme

Publicités
Partages
Coup de boule chez Corsairfly © Maïmouna CAMARA

Jimmy Marquis, 24 ans, a été jugé et condamné hier par le tribunal correctionnel de Saint-Denis à 3 mois de prison ferme. Il ne s’est pas présenté à la barre. Dans la nuit du 26 au 27 avril, alors passager à bord d’un vol Corsairfly entre Paris Orly et La Réunion, il avait causé du grabuge, portant des coups à un passager et assénant un coup de boule manqué au commandant de bord.

Il manque à l’appel. D’ailleurs personne ne sait où il est. Son adresse précise ? “Quelque part entre la Réunion et la Métropole” s’amuse Me Frédéric Marionneau, son avocat. Localisation aussi imprécise que le lieu de faits qui sont reprochés à Jimmy Marquis, 24 ans. “Quelque part au-dessus de l’Afrique”, dit Me Jean-Jacques Morel, avocat de la partie civile. Une imprécision qui fait dire à Me Marionnaud que les délits imputés à son client n’ont pas été commis sur le territoire national comme le stipule la prévention. Pinaillage qui fait sourire. Et qui n’évite pas la condamnation à trois mois de prison ferme et à 4 000 euros toutes causes de préjudice confondues à payer à sa victime. C’est à 10 000 mètres d’altitude que tout a dérapé. Le Boeing 747-400 de Corsairfly est parti d’Orly il y a 6 heures. Les lumières sont éteintes dans la cabine. Un film vient de se terminer. Quand des éclats de voix retentissent à l’arrière. Un passager parle fort. Crie. Un steward va à sa rencontre pour calmer le jeu. En arrivant au niveau du voyageur, il remarque que celui-ci à deux bouteilles de Vodka en main et qu’il sent l’alcool. Le PNC (personnel naviguant commercial) lui confisque une des deux bouteilles. C’est là que tout bascule. Le passager se lève. Un touriste allemand se mêle de cette affaire et vient à la rescousse du PNC. Marquis lui porte alors plusieurs coups dont un sur une oreille. Victime ce vacancier ? L’avocat du prévenu ne le pense pas. Et il renverse la situation en faisant le procès de ce touriste venu d’outre-rhin : “Il se mêle de tout. Après, il vient se plaindre qu’il prend des coups. Quant aux sommes qu’il demande en guise de dommages et intérêts, on n’y comprend rien. Les factures sont en allemand.”

Vodka vendue par Corsair

Publicités

Le commandant de bord est appelé en renfort. Il essaie de calmer Marquis. Mais rien n’y fait. Il l’emmène donc à l’écart. C’est là que Marquis est menotté. Il porte alors un coup de boule au pilote mais manque la tête du commandant et touche finalement l’épaule de celui-ci. Un médecin – “c’est formidable, il y a toujours des médecins à bord des avions” remarque le juge Jean-Pierre Niel- administre un calmant à Marquis. À l’arrivée à Gillot, il est pris en charge par les fonctionnaires de la Police aux frontières. Après sa garde à vue, Marquis est remis en liberté. Nul ne sait où il est allé ensuite. À son arrivée à la Réunion, il devait être hébergé par un ami aux Avirons. Avant de prendre ce vol, il vivait chez sa copine au Mans. Devant les policiers, il a raconté qu’à bord, il avait fêté son retour à la Réunion après sept mois d’absence. La vodka ? C’est le personnel de Corsair qui lui a vendue. Ce qui explique notamment pourquoi ni la compagnie, ni le commandant de bord, n’ont porté plainte. Pour Me Jean-Jacques Morel, avocat du vacancier allemand, “Marquis le mal nommé” est “un individu grossier et complètement fou”. Candice Gratecos, subsitut du procureur parle d’un “comportement inadmissible” et réclame 6 mois ferme pour “ce joyeux bordel”. Ces réquisitions inspirent Me Marionneau qui n’hésite pas à comparer le cas de son client à un cas similaire plus célèbre : “L’animateur Jean-Luc Delarue a lui été condamné à du travail d’intérêt général.” Et de souligner que le casier judiciaire de Marquis ne comporte pas de traces de violences. Une explication : “L’avion peut stresser les gens.” Un stress que Marquis a su vaincre s’il est reparti puisqu’il n’a pas fait parler lui sur le vol retour

Source: Nicolas Goinard pour clicanoo.re

Partages
Publicités
Quitter la version mobile