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4Kg d’or dans l’accoudoir

Air Madagascar

Boeing 747 DR

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Plus de quatre kilos d’or ont été retrouvés dans l’accoudoir d’un siège d’un Boeing 767 d’Air Madagascar à l’arrivée d’un vol Guangzhou-Bangkok- la Réunion-Antananarivo. Et si au lieu d’or avait été placé de l’explosif ?

Ivato, l’aéroport international de la capitale malgache, s’impose comme le siège de tous les trafics (voir encadré). Au passage, la principale plate-forme de la Grande Ile décroche la palme de l’insécurité. La question intéresse notre île. Air Madagascar opère de très nombreux vols entre la Grande Ile et la Réunion. Air France, Air Austral et Corsairfly fréquentent Ivato. Le 19 janvier dernier, un Boeing 767 d’Air Madagascar se pose à Ivato. Il vient d’assurer le vol aller-retour entre la capitale malgache et Guangzhou, en Chine, via la Réunion et Bangkok. Depuis octobre 2006, Air Austral a conclu un accord de partage de codes avec Air Madagascar pour la desserte de Bangkok. La ligne avait été ouverte mi-2004 par la compagnie nationale malgache à raison de deux vols hebdomadaires.

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Caché à Ivato ?

Aux termes de l’accord, Air Austral achète, sur chaque rotation et dans chaque sens, 55 sièges en classe économique sur les 220 que compte l’avion, et, cinq en classe affaires sur les 24. Lors des opérations de nettoyage de l’avion à Ivato, 4,650 kg d’or sont découverts dans un des accoudoirs d’un siège de première classe. Ont-ils été dissimulés à Ivato au départ de la rotation, aux escales de la Réunion ou de Bangkok, à Guangzhou avant le vol de retour ? Les autorités malgaches pensent pour leur part que l’or a été caché à Ivato et que pour une raison inconnue celui qui devait le récupérer en a été empêché. Le métal précieux aurait donc fait l’aller-retour Madagascar-Chine. “Ceci démontre les failles du système de sécurité à l’aéroport international d’Ivato”, souligne notre confrère L’Express de Madagascar. Le fait que cette marchandise ait pu passer illicitement les mailles du contrôle de sécurité démontre l’existence d’un réseau de trafiquants. Un constat que les participants à une réunion interministérielle, consacrée à la sécurisation des ressources minières, ont reconnu.” Et si en lieu et place de l’or, un terroriste avait dissimulé une bombe ? Selon des spécialistes, 250 grammes d’explosif sont suffisants pour détruire une bonne partie du fuselage d’un avion de grande taille. En 1988, dans l’attentat de Lockerbie qui détruisit un Boeing 747 de la Pan Am, c’est environ 312 grammes de Semtex qui avaient été utilisés selon les déclarations des deux Libyens jugés pour cet attentat. Plus de trois kilos d’explosifs n’auraient donc pas été indispensables pour pulvériser le B.767 d’Air Madagascar quelque part au-dessus de l’océan Indien. “Une vaste enquête menée par la police de l’air et des frontières assistée par la douane est en cours, à l’heure actuelle, pour démanteler ce réseau”, indique notre confrère de L’Express de Madagascar. “Un comité technique pour analyser la faille du circuit d’exportation a même été créé. Ce comité technique devra présenter son plan d’action le 9 février”. Selon Midi Madagasikara, “l’enquête avance à pas de géant. La police de l’air et des frontières procède actuellement à l’audition d’une dizaine de personnes. Il s’agit, en fait, de tous les individus ayant accès à bord de l’appareil : agents de nettoyage, personnels navigants commerciaux, agents techniques, entre autres.”

Alain Dupuis

Ivato, l’aéroport de tous les trafics Ce n’est pas la première fois que l’aéroport international d’Antananarivo se retrouve au centre d’un trafic. En octobre de l’année dernière, la presse malgache se faisait l’écho d’un vaste trafic de devises. “Depuis plusieurs mois, des membres du personnel navigant et technique des compagnies aériennes sont impliqués dans des transferts illicites de devises et de pierres précieuses vers l’étranger”, annonçait L’express de Madagascar. “D’après le Service de renseignements financiers, hôtesses de l’air et stewards étaient utilisés par pour faire passer les marchandises à destination de Dubaï sans passer par le service des douanes et les contrôles de police. Les marchandises étaient directement amenées et déposées en cabine dans les rangements prévus pour les bagages à main. Leurs propriétaires n’avaient plus ensuite qu’à les récupérer.”

De l’or souterrain En 2006, le ministère des Mines malgache a créé l’Agence de l’or placée sous tutelle du Bureau du cadastre minier de Madagascar (BCMM). Celle-ci a ouvert en 2008 un premier comptoir de collecte de l’or à Maevatanana dans le but d’organiser le commerce de l’or et assurer un revenu à l’Etat. Pour le moment, la quasi-totalité de l’or produit disparaît dans les réseaux informels. Il est estimé que la production nationale d’or devrait se chiffrer en tonnes, alors que seulement quelques dizaines de kilogrammes sont déclarées.

Source: clicanoo.com

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